C’est le Premier ministre gabonais, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima, accompagné du Ministre Guinée en charge de la Culture et du patrimoine historique, S.E : Ahmed Tidjani Cissé qui en a dévoilé la stèle, le 20 décembre 2013 à Ndjolé, plus précisément sur l’ile hyponyme, située à perte de vue de l’ancien marché de cette ville, devenue désormais un véritable lieu de pèlerinage pour de nombreux touristes.
Ce fut une véritable rencontre de cultures ce jour historique dans la petite ville de Ndjolé avec l’arrivée de nombreuses hautes personnalités des deux pays dont le Président du Senat, Mme Rose Francine Rogombé, du ministre en charge de la Justice, Mme Ida Reteno Assounouet, Ernest Walker Oninwin, Emmanuel Jean Didier Biyé, respectivement ministres délégués auprès du ministre de la culture, et celui en charge de la promotion des investissements, du coordonateur résident du système des Nations Unies au Gabon, Mme Marie Evelyne Pétrus Barry qui ont été accueillies par le gouverneur de la province du Moyen Ogooué Diderot Kébila Moutsinga.
Au pas de course et malgré une chaleur torride qui s’est manifestée en cette journée mémorable sur l’ile Samori, aucun habitant n’a voulu rater cette cérémonie longtemps souhaitée par les plus hautes autorités des deux pays. Après la traversée du fleuve sous l’encadrement du personnel de la préfecture de Ndjolé, les invités ont eu droit à un accueil digne de l’hospitalité africaine, selon le ministre Guinéen de la culture pour qui, le Gabon restera cette terre d’accueil où il fait toujours bon vivre. Avant la phase des allocutions, les officiels ont suivi avec attention, l’exécution des hymnes nationaux de la Guinée et du Gabon.
Après quoi, les femmes du pays de Camara Laye ont effectué des démonstrations de la culture de ce pays par des danses représentant les quatre principales régions du pays. Il s’agit de la Forêt, la basse, la Moyenne et la Haute Guinée. Pour le maire de Ndjolé, la présente cérémonie est le couronnement de plusieurs années d’attente et de démarches auprès des décideurs afin que soit concrétisé ce projet. Il a mis en exergue les liens séculiers qui unissent les Présidents gabonais et Guinéen au point de valoriser le site ainsi ouvert désormais au public.
Le ministre gabonais en charge des investissements pour sa part, a salué l’aboutissement d’un tel projet qui nécessite selon lui, un encadrement de part et d’autre des initiateurs. Emmanuel Jean Didier Biyé a exhorté les habitants de Ndjolé d’en faire bon usage et de tout faire pour le valoriser en vue d’une meilleure exportation de la culture gabonaise. Pour lui, l’ile Samori devient par la même occasion un lieu de visite par excellence car, en inaugurant la stèle du résistant Samori Touré, le souhait des plus hautes autorités du pays est de faire de ce site, un lieu à la fois de rencontre, de méditation, de pèlerinage dans le cadre de la promotion du tourisme.
Le ministre guinéen de la culture pour sa part, a, dans son allocution, remercié les autorités gabonais pour avoir immortalisé l’un des valeureux fils du continent. Il a déclaré qu’en élevant une stèle en mémoire d’Almamy Samori Touré, le Gabon montrait à la face du monde, son côté hospitalier et reconnaissant vis-à-vis de l’un des combattants de la liberté qu’a connu l’Afrique d’avant les indépendances. Pour lui, le Gabon et la Guinée partagent les mêmes points de vue pour ce qui concerne la préservation de sa culture et le respect de ses fils, à l’instar du capitaine Charles Ntchoréret, mort en héros pour défendre une cause noble. Avant la coupure du ruban symbolique et la découverte de la stèle, Raymond Ndong Sima, le premier ministre gabonais a rendu un hommage appuyé au chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui a remis en selle ce projet qui, pour certains, était relégué aux calendes grecques.
Il a laissé entendre que la volonté et la détermination des plus hautes autorités de la Guinée et du Gabon ont redonné vie à cette partie de Ndjolé qui devra désormais recevoir des touristes et autres visiteurs épris d’histoires. Le chef du gouvernement a également rappelé que le Gabon comme la Guinée étaient déterminé à poursuivre son développement par la culture de ses nombreux vestiges encore méconnus. En compagnie des autres invités, Raymond Ndong Sima a visité les différentes représentations de l’épopée de celui qui demeure dans toute l’Afrique de l’ouest, un monument de la résistance contre la colonisation.
L’Almamy Samori Touré est plus que vivant sur l’ile par lui dédiée par les autorités gabonaises en mémoire de sa déportation en 1898. Il faut dire que ce héros anti colonialiste est né vers 1830 à Miniambaladougou, au sud-est de la Guinée actuelle. Fervent combattant, il résista à la colonisation jusqu’à sa capture le 29 septembre 1898 et sa déportation vers le Gabon, plus précisément sur l’Ile Samori où il mourut le 2 juin 1900, à la suite d’une pneumonie.
