Comment faire reculer le paludisme en Afrique centrale? C’est autour de cette question que les experts de la santé sont réunis depuis jeudi 11 septembre et ce jusqu'à ce samedi 13 septembre 2014 à Libreville dans le cadre de la 11e réunion annuelle de revue et de planification des activités de lutte contre le paludisme en Afrique centrale.
D'après des statistiques de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le paludisme, encore appelé malaria, tue chaque année près de 2,7 millions de personnes dans le monde. 80% des cas sont enregistrés en Afrique subsaharienne, où ils concernent majoritairement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes.
Au Gabon, cette pathologie qui reste l'une des premières causes d'hospitalisation de longue durée, de consultation, de décès et d’absentéisme scolaire et professionnel, a mobilisé trois jours dans la capitale gabonaise, de nombreux experts pour débattre de la lutte contre ce tueur silencieux et les défis financiers qui s'y rattachent.
Les assises organisées par le réseau Roll Back Malaria (RBM) ont pour but d'évaluer les réalisations des programmes nationaux de lutte contre le paludisme dans les neuf pays du réseau, d'examiner les progrès effectués, les enjeux et les opportunités de financement afin de réduire d'au moins 75% les cas et d'atteindre si possible l'objectif "zéro décès" lié au paludisme comme fixé dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement.
"Pour atteindre cet objectif, il faut des financements conséquents. Or, la bataille contre cette maladie en Afrique centrale connait des moments critiques quant à son financement pour arriver au contrôle vrai du paludisme" a souligné Joachim Lubiba Ndweni, membre du comité de coordination du réseau RBM pour l’Afrique centrale.
Pour les participants, il est de tout intérêt à trouver les financements nécessaires pour gagner la lutte contre le paludisme au regard de la mutation du virus responsable de la maladie devenu résistant aux molécules actuelles. Ces fonds devraient également permettre de financer la création d'un vaccin ou de traitements capables de prévenir en amont le paludisme.
"Le contexte de l'Afrique centrale est particulièrement préoccupant. Alors que plusieurs pays du continent ont réalisé des progrès dans cette bataille, un seul de l'Afrique centrale, le Sao Tomé et Principe a évolué dans ce sens" a fait remarquer le Dr Boureima Hama Sambo, représentant résidant de l'OMS au Gabon.
En attendant l'issue des travaux ce samedi 13 septembre, l'engagement politique des pays, le renforcement de la collaboration intersectorielle ou les partenariats publics-privés sont nécessaires pour mobiliser les ressources financières afin de bouter le paludisme hors de l'Afrique centrale.