Après plus de cinq mois d’occupation pacifique d’un parking de la Cathédrale Sainte Marie dans le but d’interpeller les autorités sur leurs différentes revendications, les « campeurs » ont finalement été délogés de force au petit matin du 13 septembre par les Forces de l’ordre, cagoulées et armées « jusqu’aux dents ». L’opération s’est déroulée aux alentours de 3 heures du matin. Un contingent de 5 camions de la Gendarmerie a été mobilisé pour chasser les grévistes de ladite cathédrale.
Ce fut donc un réveil difficile pour les « campeurs » qui n’ont pas eu le temps de réagir face à ce que certains grévistes considèrent comme « un acte barbare », violent ainsi la souveraineté de cette Eglise catholique. En effet, selon le récit concordant des victimes, les Forces de l’ordre ont violemment fait irruption dans la cathédrale. Les grévistes ont été molestés. Un étudiant gréviste a même fait observer que « les policiers ont défoncé la porte du lieu de culte pour faire sortir ceux qui dormaient à l’intérieur de l’église ». Dans cette mascarade poursuit l’étudiant, « plusieurs effets ont été cassés et volés par les Forces de l’ordre ».
Après avoir embarqué violemment les différents grévistes de la faim entre 3 heures et 4 heures du matin, ces derniers ont été dispersés dans les villes de Libreville et Owendo. Et cela, sans le consentement des grévistes. Ils se sont ainsi retrouvés en groupe de 2 ou 3 dans des quartiers réputés pour être dangereux dans la nuit tels que le PK8, Malibé, Kinguélé, Rio, aux rails, etc. L’objectif de cette manœuvre machiavélique était d’affaiblir considérablement le mouvement. Mais contre toute attente, les grévistes ont pu se réunir tant bien que mal dès 7 heures au rond-point d’Awendjé à Libreville, où ils comptent réfléchir sur la suite des événements.
Une assemblée générale est donc prévue à cet effet. Toutefois, certains grévistes ont un sentiment latent d’avoir été trahi par l’église en qui ils avaient placé toute leur confiance. En attendant que l’église sorte de sa tanière pour se prononcer sur la situation, notons que les grévistes envisagent déjà poursuivre le mouvement.