Estimant que la recherche sur les fièvres hémorragiques n’a «sans doute» pas fait l’objet d’un effort suffisant, l’Institut Pasteur entend y mettre du sien. Du moins, selon son principal dirigeant, qui a récemment fait part de l’intention de cette structure à «renforcer son efficacité». «Il ne suffit pas d’avoir des programmes avec de l’argent, il faut aussi une implantation sur le terrain», a déclaré Christian Bréchot. «Nous avons besoin d’avoir plus de sites où l’on peut former des personnels, diagnostiquer rapidement les malades, élaborer des stratégies pour tester de nouveaux traitements ou vaccins», a-t-il poursuivi.
Disposant de 32 antennes réparties dans 25 pays du monde, dont une dizaine en Afrique, l’Institut Pasteur entend coordonner l’activité des laboratoires de recherche qui travaillent sur Ebola. Pour ce faire, il devra mieux organiser les diverses actions menées sur le terrain et implanter des infrastructures avec des personnels formés dans les pays touchés. «Les traitements expérimentaux pour lesquels l’OMS a donné son feu vert éthique n’ont jamais été testés sur l’homme. Pourquoi ? Notamment parce que personne n’a voulu mettre d’argent pour ce type d’essais», a déploré le responsable de l’unité stratégies antivirales de l’Institut Pasteur, le Pr Noël Tordo. «Certains chercheurs de l’Institut Pasteur, sont prêts à faire évoluer leurs axes de recherche», a renchéri Christian Bréchot.
Selon le dernier bilan de l’OMS, l’épidémie Ebola a déjà fait 2296 morts.