Le gouvernement réuni mardi 9 septembre 2014 autour du Premier ministre, Pr Daniel Ona Ondo a fait le point des mesures mises en oeuvre dans le cadre de la riposte nationale contre le virus Ebola.
En dépit du fait que le Gabon reste à ce jour encore épargné par l'épidémie d'Ebola à l'origine depuis son apparition en Guinée Conakry, de la mort de plus de 2000 personnes, le gouvernement continue de jouer la carte de la prévention en procédant à l'analyse des informations sur l'évolution de l'épidémie en Afrique de l'ouest.
C'est dans ce cadre qu'une rencontre de mise au point a réuni mardi 9 septembre 2014 à Libreville plusieurs membres du gouvernement dans l'optique d'examiner la situation sur le territoire et l'impact des mesures prises dans le cadre des orientations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Il était surtout question d'analyser l'appel à Addis-Abeba du Comité Exécutif de l'Union Africaine (UA) à lever les restrictions sur les voyages et sur la décision de fermeture des frontières qui frappent la Sierra Leone, le Libéria et la Guinée, profondément touchés par la fièvre hémorragique Ebola, des mesures qui fragilisent la coopération sud-sud.
"L'Organisation Mondiale de la Santé, l'Organisation de l'aviation civile internationale (Oaci) nous ont interpellé en nous disant que la prévention contre Ebola ne devait pas entraîner la paralysie de l'économie. Nous avons connu deux situations au Gabon ces dernières semaines, la première c'est celle d'un bateau chinois qui est venu nous livrer du matériel médical pour l'hôpital sino-gabonais en passant par Lagos. Il a suffi qu'au port d'Owendo les autorités apprennent que ce bateau venait du Nigéria pour qu'il soit renvoyé vers la Chine avec tout notre matériel médical, causant un préjudice à l'hôpital sino- gabonais à qui était destiné ce matériel" a indiqué Fidèle Mengue M'Engouang, ministre de la Santé.
Et d'ajouter " La deuxième situation, c'est celle d'un bateau américain qui est venu nous livrer à Sogara à Port Gentil des produits pétroliers en passant par le Libéria et qui une fois arrivé sur la capitale économique a été interdit d'accoster au port. Devant ce fait, la Sogara a attiré notre attention en disant que si ce bateau ne livrait pas les produits pétroliers qu'il transportait nous pourrions avoir des ruptures de carburant de plusieurs semaines dans notre pays".
Pour le gouvernement, il ne s'agit pas de laisser libre cours au virus mais d'éviter de freiner la croissance de l'économie au regard des arguments évoqués par l'OMS et l'UA.
"Nous avons trouvé comme solution d'accepter que le bateau accoste à Port Gentil pour vider sa cargaison et charger le fioul lourd qu'il devait emmener aux Etats-Unis mais que les équipages n'étaient pas autorisés à descendre. Ils devaient rester à bord pendant le débarquement de la cargaison et le chargement du fioul" a ajouté le ministre de la santé.
Face à la menace que constitue l'épidémie d'Ebola qui a déjà sévi à deux reprises au Gabon, une délégation d'experts gabonais prendra part du 16 au 18 septembre 2014 au Congo Brazzaville à une réunion extraordinaire des pays de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) afin de stopper la propagation du virus Ebola en Afrique centrale au regard des premiers cas signalés en République Démocratique du Congo (RDC).