Le président du Parti social démocrate (PSD, opposition), Pierre Claver Maganga Moussavou a interpelé vendredi lors d’une conférence de presse à Libreville, la Cour Constitutionnelle de prendre une décision visant la reprise du scrutin des locales dans la commune d’Iboundji (sud) où la liste présentée par son parti et celle du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir) ont obtenu une égalité parfaite à l’issue des élections locales de samedi dernier.
Sur les 17 sièges pourvus dans cette partie de la province de l’Ogooué Lolo, le PDG obtient 9 conseillers contre 8 conseillers municipaux pour le PSD. Les listes de deux formations politiques ont engrangé chacune 255 suffrages soit respectivement 47, 05 % pour la liste PDG et 47, 05 % pour la liste PSD. La situation suscite l’ire de l’opposant qui s’insurge contre l’élu de plus attribué au parti au pouvoir par la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP).
« Nous disons tout simplement repartons aux urnes pour que la population nous départage », a déclaré M. Maganga Moussavou évoquant au passage une question d’éthique et de morale. Il a indiqué introduire dans les prochains jours une requête auprès de haute juridiction, gardienne de lois.
Dans ce cas de figure, la loi électorale est muette. Mais l’opposant réclame l’applicabilité de la jurisprudence. Au terme des législatives de 2001, le candidat du PDG, Alfred Mabika Mouyama et l’indépendant, Norbert Diramba avaient obtenu une égalité parfaite. L’élection avait été reprise à deux fois avant que l’indépendant Diramba ne soit déclaré gagnant.
M Maganga Moussavou n’exclut pas par ailleurs la possibilité d’une cogestion de la municipalité d’Iboundji, mais à condition selon lui que le maire central provienne de son parti.
Toutefois, l’opposant se réjoui d’une avancée dans l’organisation des élections au Gabon suite aux doublons qui n’ont pas été décelés dans le fichier électoral. Le premier scrutin organisé avec la liste électorale biométrique a permis de juguler les inscriptions multiples d’électeurs. Toute chose ayant permis selon le patron du PSD a son parti de triompher dans la commune de Mouila. Le PSD a obtenu 18 conseillers contre 13 et 2 élus obtenus respectivement par le PDG et l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE), un autre parti de la majorité présidentielle.
Ragaillardi, par cette victoire dans les deux arrondissements que compte la localité, l’ex ministre du plan, des transports et de l’aménagement du territoire se voit déjà maire de Mouila. Les premières priorités de sa mandature de cinq ans restent la lutte contre l’insalubrité et la construction des logements sociaux. Il dit vouloir « recruter des cantonniers dans chaque quartier pour assurer un nettoyage permanent de la ville ». Cinq(5) habitations à caractère socioéconomiques seront construites par an dans chaque quartier pour des personnes à économiquement faibles, ajoute-t-il.
Au terme du scrutin du 14 décembre dernier relatif aux élections locales, le parti social démocrate s’érige comme la première formation politique de l’opposition. Il a présenté seize (16) listes sur l’ensemble du territoire et engrangé plus d’une quarantaine d’élus.