Libreville, Jean François Ndongou, le Ministre gabonais de l’Intérieur, a publié dans la nuit du jeudi à vendredi, au siège de la Commission Electorale Nationale et Permanente (CENAP) à Libreville, les résultats des élections municipales et départementales du 14 décembre 2013, en présence de René Aboghé Ellah et d’autres membres de la commission.
Tels qu’ils viennent d’être divulgués par le ministre gabonais de l’Intérieur, Jean François Ndongou, les résultats des élections locales du 14 décembre dernier sont particulièrement refroidissants pour les listes enthousiastes des indépendants de ‘’Libreville pour tous’’ dont le chef de file en la personne de l’ancien Premier ministre Jean Eyehghe Ndong n’avait pas caché sa quête de l’hôtel de ville de Libreville, la capitale gabonaise.
C’est dire que dès la fameuse annonce de sa candidature à la chambre de commerce de Libreville, M. Eyeghe Ndong tablait sur au moins la majorité de 76 conseillers municipaux dans les six arrondissements de Libreville. Voilà qu’aujourd’hui les résultats l’accréditent d’un peu plus d’une quarantaine de conseillers (48), donc pas de majorité.
De plus, les réclamations de son challenger au 2e arrondissement pourrait bien se solder par des invalidations d’élections et autres réductions du nombre de conseillers par la haute Cour.
Ce qui fait dire à certains que le candidat de ‘’Libreville pour tous’’, « ne saurait être le maire de Libreville » en tous cas pas avec les seuls suffrages obtenus par ses listes.
A l’inverse, les contestations initiées par des listes ‘‘Libreville pour tous’’ pourraient difficilement amener la Cour constitutionnelle à augmenter significativement leur nombre de conseillers.
De sorte qu’en l’état provisoire des choses, seule la mairie du 2e arrondissement de Libreville lui serait acquise. Mais question : qu’apporterait Jean Eyeghe Ndong au poste de Maire d‘arrondissement ? On est tenté de répondre, rien, si ce n’est signer les acte d’état civil et célébrer les mariages, comme le disent certains observateurs. Bref, des ‘’menus’’ actes sans portée politique ou publique d‘envergure, l’essentielle de la gestion des affaires locales, étant entre les mains du Maire central et de son conseil municipal.
S’agissant personnellement de M. Eyeghe Ndong, du point de vue du traitement, que gagnerait-il en tant que Maire d’arrondissement comparativement à ses pensions et dotations d’ancien Premier ministre à la retraite ?
Mais tout ne semblerait pas fini, puisque dit-on « au soir du vote Jean Eyeghe Ndong n’a pas manqué de féliciter le comportement du parti de Jean Boniface Assélé (CLR, majorité) », certainement pour apaiser la tension qui était montée à la fin de la campagne, et peut être aussi pour faciliter des contacts et autres rapprochements politiques.
A signaler que ni le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) 61 conseillers, ni ‘’Libreville pour tous’’ 48 conseillers, ni le CLR (Centre des Libéraux Réformateurs) 42 conseillers, n’auront obtenu la majorité absolue des conseillers municipaux à Libreville. Qu’ainsi cette majorité s’obtiendrait donc par des alliances ou combinaisons, PDG-CLR, PDG-‘’ Libreville pour tous’’ ou encore ‘’Libreville pour tous’’-CLR.
En observant de près et aux dires de Jean Boniface Asselé, qui estime que leur victoire est celle de la majorité et non d’un seul parti, seule l’alliance PDG-CLR irait de soi dans le cadre de la majorité républicaine pour l’émergence. Cadre dans lequel le PDG est la locomotive, confortée de plus par environ une vingtaine de conseillers en plus. Bref cette hypothèse ramerait à la configuration de l’équipe municipale sortante en termes de rapport de force politique et d’un Maire du PDG ou CLR.
En revanche, des alliances ou combinaisons PDG-‘’Librevile pour tous’’ et ‘’Libreville pour tous-CLR apparaitrait comme contre-nature, avec la nuance que pour une alliance PDG-‘’Librville pour tous’’, le Maire serait normale du PDG du fait du plus grand nombre de conseillers et des haussements de voix des hiérarques du PDG. Et que l’hypothèse d’une combinaison ‘’Libreville pour tous’’-CLR écarterait de facto l’idée d’un Maire du PDG à Libreville.
Il semble alors que les forces politiques en présence à Libreville aient encore fort à faire pour voir clair entre la liquidation des contentieux électoraux, les tractations entres les camps politiques et les projets et ambitions des uns et de autres.
Sans omettre le fort pouvoir d’arbitrage du chef de l’Etat dans le cadre de toutes les hypothèses sus mentionnées, en tant que clé de voutes d’institutions de l’Etat, le chef de la majorité républicaine pour l’émergence et Présidente la République.
Au vu de ce qui précède, il est difficile pour Jean Eyeghe Ndong, qui croit déjà si proche son rêve de devenir Maire de Libreville, de le voir se matérialiser, sauf au cas des alliances contre nature comme cela s’est passé lors des précédentes élections locales à Port-Gentil où le PDG, l’UPG (opposition) et autres avaient formé un bloc contre Me Séraphin Ndaot, opposant.
