Incriminé depuis la décision du gouvernement de démettre de leurs fonctions, Peter Avouya et Nadine Obiang respectivement directeur général des Transports terrestres et DGA 2, pour avoir autorisé l'entrée de plusieurs véhicules de plus de trois ans au Gabon, le Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC) dont les responsables continuent de décliner leurs responsabilité indiquent par ailleurs avoir agi conformément aux prescriptions de la tutelle.
Après l'éviction de Peter Avouya, directeur général des Transports terrestres et Nadine Obiang le Dga 2, le feuilleton sur l'importation des véhicules de plus de trois ans au Gabon vient d'enregistrer de nouveaux rebondissements avec les précisions du Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC).
Pointé du doigt et accusé d'avoir délivré des dérogations au bénéfice de tiers pour l'importation de 789 véhicules actuellement parqués au Port d'Owendo, le CGC qui tient à se défendre a tenu à apporter sa part de vérité.
Selon des faits rapportés par le quotidien l'Union, il ressort que toutes les décisions exécutées par le CGC l'ont été sur la base des instructions écrites et édictées par la tutelle. Elles seraient venues du ministère des Transports qui a lui même instruit la Direction Générale des Transports Terrestres (DGTT) et le CGC de faire appliquer la mesure compensatoire autorisant annuellement une importation maximum de 2 véhicules par personnes.
"Le conseil gabonais des chargeurs ne peut assumer la responsabilité des actes et décisions commis par sa tutelle. La tutelle a instruit et orienté le CGC et celui-ci a exécuté. Vous pensez sincèrement que la DGTT, le CGC, les Douanes et Interpol peuvent se retrouver dans un bureau et prendre des décisions aussi importantes sans se référer au gouvernement? Ce n'est pas possible" s'est indigné un conseiller chargeur.
Revenant sur la décision du 18 septembre 2013 qui interdit l'importation des véhicules de plus de trois ans, le CGC indique avoir demandé au ministre des Transports de faire prendre un texte réglementaire afin de faire respecter cette mesure aux chargeurs au niveau national et international. Le 27 septembre 2013 indique la source citée par l'Union, le CGc avait été invité à une séance de travail par la DGTT aux côtés des Douanes, de la Direction Générale de la Sécurité Routière et Interpol qui avait pour but de rendre effective la mesure d'interdiction.
A l'issue de cette réunion avait été décidée, la prise en compte d'un texte réglementaire en raison de la caducité de l'arrêté n°009/Mtmm/Sg/Dgtt du 27 juillet 2000 portant réglementation de l'importation et réception des véhicules automobiles d'occasion au Gabon et devant tenir compte d'un délai de deux mois pour permettre le dédouanement des stocks disponibles, le respect des contrats commerciaux en cours de validité.
Au cours d'une 2e réunion présidée le 25 octobre 2013, par le directeur général des transports terrestres, celui-ci avait présenté aux participants un arrêté signé par le ministre des Transports et celui de l'Economie. Le CGC ayant demandé que ce texte soit publié au journal officiel.
"Mais contre toute attente, nous avons été enjoints par lettres issues de ce service de la tutelle d'admettre à titre dérogatoire de mars à mai 2014, certains véhicules d'occasion âgés de plus de trois ans. Mieux, le 5 mai 2014, la tutelle nous instruisait par lettre d'autoriser les importations à titre exceptionnel pour les particuliers à raison de 2 véhicules par an, et d'en faire large diffusion. C'est pourquoi leCgc a pris une note circulaire pour informer les opérateurs économiques de cette mesure exceptionnelle" ajoute une autre source au Conseil Gabonais des Chargeurs citée toujours par l'Union.
"Le Cgc, organisme assistant le gouvernement dans la mise en oeuvre de sa politique en matière de transport de fret, décline sa responsabilité dans cette affaire, d'autant qu'il a agi à la demande de sa tutelle, de qui dans les circonstances actuelles il continue de recevoir des instructions visant à accorder des mesures exceptionnelles à certains compatriotes, alors même que le texte réglementaire proscrivant l'interdiction des importations de ce type de véhicules n'a pas été réaménagé pour tenir compte des cas de déménagements, de rapatriements des effets personnels des gabonais vivant à l'étranger" a clamé un haut responsable du CGC.
Alors, qui du ministère des Transports ou de la direction générale des transports terrestres et du conseil gabonais des chargeurs a autorisé des particuliers à importer à titre personnel et exceptionnel deux véhicules d'occasion par an?
De même qu'on se pose la question de savoir qui a pris la décision de délivrer des autorisations pour importer 789 véhicules toujours parqués au port d'Owendo?