Le délibéré du procès des lycéens grévistes de la faim contre l’État gabonais pour cessation de trouble sera donné le 19 septembre prochain.
Après plusieurs renvois, l’audience solennelle en référé souhaitée par les lycéens recalés du Baccalauréat, session 2014, pour contraindre l’État à organiser une session orale pour ceux d’entre eux qui ont obtenu une moyenne supérieure ou égale à 8/20, s’est finalement ouverte le 9 septembre courant. Au terme d’échanges houleux, le verdict est attendu pour le 19 septembre prochain.
Évoquant, d’entrée de jeu, son incompétence à connaître de ce dossier, le juge judiciaire s’est tout de même accordé le bénéfice du doute pour mieux comprendre la position des différentes parties et définir sa position. Relevant progressivement les «grossières» erreurs de l’administration, Me Gisèle Eyue a démontré que la juridiction judiciaire prévaut sur l’administrative dans ce cas de figure. «Quand le ministre déclare les élèves admis alors qu’ils ne sont qu’admissibles et que le directeur du Baccalauréat trouve l’astuce de délivrer des attestations de réussite, ce qui ne relève pas de ses prérogatives mais plutôt du jury, nous faisons face aux dérives administratives et violation de textes. Il y a là voie de fait», a-t-elle argumenté, ajoutant : «En privant ces enfants des oraux qu’ils méritent pourtant, l’administration porte atteinte aux libertés fondamentales».
Visiblement exaspéré par la détermination de sa consœur, Me Francis Nkéa Ndzigué, a opté pour un réquisitoire aux élans de chantage vis-à-vis des plaignants. «Comment peut-on porter plainte à une personne qui vous a aidé au risque de ses fonctions et de son intégrité, jusqu’à aller se mettre à genoux pour vous», a-t-il demandé, avant d’informer l’assistance qu’il est enseignant à l’université Omar Bongo et que ces étudiants potentiels et lui pourraient très bien se retrouveront prochainement en faculté. «Nous ne sommes pas en train de défendre la médiocrité. Nous défendons tout simplement le droit. La loi gabonaise permet que ceux qui ont entre 8 et plus de subir l’oral», lui a rétorqué Gisèle Eyue. Il n’en fallait pas plus pour que Francis Nkéa Ndzigué quitte la salle d’audience, avant même que le juge ne ferme ce débat très houleux. «Ce procès m’a permis de comprendre que l’État gabonais est à genoux, et à travers son défenseur, nous avons compris qu’il n’avait pas les moyens de sa défense. Logiquement les droits des enfants devraient être réhabilités pour qu’ils passent leur second tour du Bac», a déclaré le Délégué chargé de la Formation à la Conasysed, Louis Patrick Mombo, à la sortie de l’audience.