Annoncé depuis 2012 par les autorités gabonaises, inspirées par l’exemple rwandais, l’introduction de l’anglais comme 2ème langue nationale serait en phase de lancement du côté du ministère de l’Education nationale.
Au cours d’une visite de travail au Rwanda en octobre 2012, Ali Bongo n’avait pas caché sa volonté de s’inspirer de l’exemple de ce pays pour l’institutionnalisation de l’anglais comme 2ème langue nationale au Gabon. A l’époque, ce projet, peu apprécié par certains partenaires francophones à l’instar du Québec dont le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, s’était dit inquiet, avait suscité de nombreuses réactions, pour la plupart hostiles. Pourtant ces derniers jours, l’on s’active au ministère de l’Education nationale pour la mise en pratique graduée du projet que l’on perçoit désormais comme un gage de réussite économique.
En effet, conscient qu’un tel projet ne peut se faire de but en blanc, la stratégie mise au point par le gouvernement semble donc de passer par les établissements d’enseignement primaire. Aussi, le ministère de l’Education nationale, par l’entremise de l’Institut pédagogique national (IPN), en partenariat avec le British Council, organise un séminaire consacré à la formation en anglais de 20 enseignants du primaire, sous le thème : «Outils méthodologiques pour les enseignants d’anglais débutants». Pour Théophile Maganga, directeur général de l’IPN, ce séminaire répond à l’une des recommandations des états généraux de l’éducation de mai 2010.
Si le débat actuel tourne plutôt autour de l’adoption de 4 langues gabonaises comme langues nationales, l’introduction de l’anglais au primaire revêt une importance moins culturelle mais davantage économique. Il s’agit désormais, et dans un premier temps, de «voir comment ces jeunes approchent l’anglais» pour une plus grande pratique de la langue dans les années à venir. «Il faut que d’ici l’orée 2025, le Gabon émergent puisse travailler en anglais», a justifié Théophile Maganga. A cet effet, a-t-il indiqué, le séminaire devrait permettre aux 20 participants de se familiariser avec les méthodes, outils et mécanismes d’apprentissage de l’anglais aux plus jeunes. Rendez-vous est donc pris dans une dizaine d’année.