Libreville – Le Ministre gabonais de la santé le Pr Fidèle Mengué M’Engouang, a tenu une énième séance de travail avec le corps médical du pays, dont le Dr Baye, Directeur Général du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) et le Dr Médard Toung Mvé Conseiller chargé de la médecine préventive, pour peaufiner le plan de prévention et la stratégie de riposte efficace en cas de surgissement de la pandémie d’Ebola au Gabon.
« Chaque jour qui passe nous fait prendre conscience de ce que la situation est grave et la pression est de plus en plus forte, puisqu’elle nous vient des pays actuellement frappés par l’épidémie et dont certains sont proches du notre. C’est dire que l’épidémie d’Ebola frappe pratiquement à nos portes. C’est la raison pour laquelle nous devons coordonner ce que nous faisons afin que chacun parte d’ici avec une feuille de route qui sera la même pour tout le monde », a indiqué Fidèle Mengué M’Engouang.
Et d’ajouter : « les rumeurs qui ont fait croire que l’épidémie était déjà présente dans notre pays, alors qu’il n’en est rien , ont entretenu une psychose au sein des populations, et conduit jusqu’à l’affolement des personnels qui travaillent dans les structures sanitaires, et qui alors au lieu de continuer à prendre en charge les cas suspects comme ils savent le faire, ont paniqué à leur tour, jusqu’à faire sortir les personnes suspectes des structures sanitaires pour les envoyer vers le centre médical d’Agondjé ».
Revenant sur les expériences gabonaises passées de la gestion d’Ebola, le ministre a souligné que, « les personnels de santé, qui travaillent actuellement à la mise en œuvre des mesures de prévention de l’épidémie d’Ebola doivent normalement pouvoir retrouver de bons réflexes. Il n’y a donc pas de raison qu’ils s’affolent en cas de suspicion de contamination… il en va de la survie de toute la population gabonaise. Je vous exhorte donc à redoubler d’efforts, de mon coté je ferai le maximum pour que votre travail soit plus efficace et afin que l’épidémie d’Ebola ne rentre pas dans notre pays ».
M. Mengué M’Engouang a toutefois signalé la mise en place des comités opérationnels de riposte (COR) composés des cellules de coordination (de la panification, suivi et évaluation) et des unités fonctionnelles (de surveillance épidémiologique, prise en charge des cas, examens de laboratoire, hygiène assainissement, mobilisation sociale, communication, finance, logistique, information, sécurité…) commises à la détection et la prise en charge éventuelle.
Dans ce cadre il a été en outre confié aux responsables des structures sanitaires régionales d’identifier un médecin référent, de définir un milieu d’isolement en attendant les résultats des analyses du centre international de recherche médicale de Franceville (CIRMF), d’assurer la surveillance épidémiologique passive et de constituer une équipe technique composée d’un médecin référent, un épidémiologiste et un technicien de laboratoire.
Cette réunion s’est tenue en dépit du risque minime de propagation de la maladie au Gabon.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) annonçant qu’à ce jour Ebola a fait en Guinée, Sierra Léone et au Libéria (Afrique de l’ouest), environ 2000 morts sur le 3944 cas recensés.
Pour le rappel, la première épidémie d’Ebola date de 1976 en République Démocratique du Congo (RDC), avec 286 morts. Puis surgira au Gabon et au Congo Brazzaville en 2001 et 20002 faisant 180 morts.
Elle se caractérise par une fièvre hémorragique virale qui tue rapidement 8 personnes sur 10 malades et pour laquelle les gorilles et chimpanzés jouent un grand rôle dans la transmission du virus à l’homme.
Pour la prévention, il est recommandé d’éviter de toucher ou consommer les animaux trouvés morts, éviter tout contact avec la peau, le sperme, la sueur, le sang, la salive, les vomissements, l’urine et les selles du malade.