Le vote qui vient de se dérouler au Gabon (14 décembre) est moins contesté dans certaines localités de Libreville. Alors que dans d’autres, des cas de fraude commencent à se dévoiler. Il s’agit plus particulièrement du 1er arrondissement de Libreville.
D’importantes anomalies sont constatées par les candidats indépendants, en l’occurrence Chantal Myboto Ngondjout. Selon les copies des procès-verbaux fournies par les représentants des indépendants aux bureaux de vote de Louis, la fraude a bel et bien eu lieu.
Au bureau de vote de l’Ecole publique de Louis, 160 noms sont affichés sur la liste, mais le procès-verbal qui en découle en retient 180 votants, 20 noms votants de plus. Toujours au même bureau de Louis, le CLR (Cercle des réformateurs libéraux) obtient 11 voix, 9 voix seulement sont retenues ; Chantal Myboto obtient 59 voix, le total donne 46 voix, 13 sont retirées ; or le PDG (Parti Démocratique Gabonais) obtient 97 voix, 10 voix sont ajoutées pour en faire 107.
Toujours à louis, au bureau n°10, la signature du Président de bureau de vote n’apparait pas sur le procès-verbal. Aussi, deux jeunes filles sont autorisées à voter par les membres de la CENAP (Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente), alors que leurs noms n’apparaissaient pas sur la liste électorale affichée, bien que disposant la carte d’électeur et la carte nationale d’identité.
Toujours à Louis, un président de bureau de vote a cordonné toutes les opérations du scrutin jusqu’à la fermeture, alors qu’il ne disposait pas de mandat. L’unique réponse qu’il fournit aux autres membres est : « Je suis mandaté par la CENAPP ». Mais avec quelle preuve ? Des bureaux de vote avec 8 inscrits, mais 200 votants.
Maître Eric Essingone du Gabon Conseil, qui a sillonné un nombre important de bureaux de vote de Libreville, accompagné d’une équipe des hommes de droit, a constaté les mêmes irrégularités. Il envisage déjà déposer l’ensemble de ces anomalies à la Cour constitutionnelle, car un seul arrondissement ne peut enregistrer autant de cas de fraude. Des procès-verbaux dont l’en-tête n’est pas rempli.
Gerdes Gabon, association internationale habilitée à superviser les élections au Gabon, a aussi constaté quelques irrégularités : non respect des recommandations de la Cour constitutionnelle, absence d’éclairage dans certains bureaux de vote, l’ignorance des opérations de vote par certains agents de la CENAP, etc. Mais pour cette association, qui a déployé une soixantaine d’agents sur le territoire gabonais et sillonné 300 bureaux de vote, le vote s’est globalement bien déroulé.
On faut souligner qu’il ne s’agit pas des spéculations traditionnellement orchestrées par certains individus mal intentionnés. Nous l’avons spécifié supra, les représentants des indépendants, notamment pour le 1er arrondissement, ont apporté des copies des procès-verbaux contenant des cas de fraude que nous venons d’illustrer. Ils ont, puisque cela fait partie de leurs missions, mentionné toutes ces anomalies sur l’ensemble des procès-verbaux.
Alors, partant de l’ensemble de ces fraudes massives, doit-on valider le vote au 1er arrondissement de Libreville ?