L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) craint que la fermeture des frontières et le ralentissement des échanges inter-Etats ne se traduisent par une insécurité alimentaire.
«L’accès à la nourriture est devenu un grave problème pour beaucoup d’habitants des 3 pays», a déclaré Bukar Tijani, le représentant régional de la FAO pour l’Afrique cité par JeuneAfrique.com. Les récoltes étant menacées et «les échanges de marchandises fortement restreints, l’insécurité alimentaire est appelée à s’intensifier au cours des semaines et mois à venir». Cette pénurie pourrait frapper le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée.
La majorité des voisins de ces pays ayant fermé leurs frontières, la situation se complique chaque jour davantage du fait du ralentissement ou de l’interruption totale des échanges. La Côte d’Ivoire, pour l’heure non touchée, a fait un geste en annonçant l’ouverture de couloirs humanitaires avec la Guinée et le Libéria tout en maintenant ses frontières fermées avec ses deux voisins. «Les États se sont en général contentés de rejoindre une coalition mondiale de l’inaction», a lancé Joanne Liu, la présidente de Médecin sans frontière (MSF) dans une allocution prononcée à New-York, aux Nations unies.
A noter que la plupart des compagnies aériennes ont suspendu leurs vols, isolant les pays pris dans la tourmente d’Ebola. En mettant les pays contaminés «en quarantaine, on déstabilise complètement la lutte contre l’épidémie : les rotations des personnels soignants expatriés et l’acheminement du matériel seront problématiques alors qu’il n’y a déjà pas assez de moyens», a souligné Sylvain Baize, un spécialiste français de la maladie.