Alors que l’hebdomadaire manquait à l’appel mardi dernier, ses responsables accusent des personnalités de la présidence de la République de l’avoir piraté. Le numéro paru le mercredi étant, selon eux, apocryphe.
Un climat pour le moins nauséabond, teinté de suspicions envers des personnalités en exercice à la présidence de la République, prévaut depuis le début de la semaine au sein du groupe de presse Oloumambe. Par une correspondance adressée au directeur général de Sogapresse, le 3 septembre, l’on apprend que Hermeland Loubah a sollicité de l’entreprise chargée de la distribution de l’hebdomadaire La Loupe, «le retrait pur et simple du numéro 193 des kiosques». A en croire le responsable du journal, le numéro mis en cause aurait subi d’importantes modifications dans le contenu de ses articles. Au point, dit-il, que ce dernier est devenu «totalement inconnu de la rédaction et «contraire au contenu du journal initial». Une méprise de Sogapresse ? Nullement, répond, l’éditorialiste du titre «piraté», joint par Gabon Review.
Pour les responsables de La Loupe et L’Aube, cet incident est à imputable à la présidence de la République, décrite désormais comme «un repère de criminels» prêts à tout pour faire taire les esprits critiques. Mais que s’est-il réellement passé ? Pour faire court, rapporte l’éditorialiste, «après la rédaction des articles et le bouclage des travaux, nous avons confié le document numérique non monté à nos deux infographes dont l’un assure le remplacement d’un de nos agents en congés, et l’autre étant une récente recrue». Mais, ajoute-t-il, rien ne s’est fait conformément aux directives de la direction de rédaction qui attendait la publication, mardi 2 septembre, du numéro 193 de La Loupe. Que nenni !
Les deux infographes, dorénavant décrits comme des «infiltrés de la rédaction», auraient «prétexté ne pas maîtriser le nouveau logiciel» Or, pensent savoir les responsables du groupe Oloumambe, «c’était une feinte pour ces criminels d’aller faire modifier tout le contenu du journal par Maixent Accrombessi et sa bande de criminels du Palais». «Ce fait gravissime, cruel, montre à quel point le régime d’Ali Bongo est violent, pratique des méthodes de voyeurisme, montre qu’il est aux abois, tue pour exister», martèle l’éditorialiste, qui annonce ne pas vouloir s’arrêter là, promettant d’ester les supposés «émissaires du palais» en justice. La suite au prochain «numéro» !