Devant les États membres de l'ONU, Jeanne Liu, la présidente de Médecins sans frontières a fait ce mardi 2 septembre un état des lieux sans concession de l'épidémie d’Ebola en Afrique de l'Ouest. Elle en appelle à la responsabilité historique des dirigeants face à une épidémie sans précédent.
« Cela fait six mois que la plus terrible épidémie d'Ebola a éclaté, et le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir », a lancé Jeanne Liu à la tribune de l’ONU ce mardi 2 septembre. La présidente de l’ONG Médecins sans frontières affirme que les plus hauts responsables n'ont pas réussi à prendre en charge de cette menace transnationale.
Le tableau qu’elle dresse de la lutte contre l’épidémie est accablant :
« En Afrique de l'Ouest, les cas et les décès continuent de croître au lieu de diminuer. Les centres d'isolement sont débordés. Le personnel de santé sur la ligne de front est lui-même infecté, et meurt dans une proportion choquante. D'autres s'enfuient parce qu'ils ont peur et ne soignent plus les patients même pour les maladies les plus communes. Des systèmes de santé entiers se sont effondrés. Les centres de traitement sont réduits à des lieux où les gens viennent mourir, dans la solitude. C'est impossible de continuer comme ça, avec le grand nombre de gens infectés qui débarquent dans nos structures. En Sierra Leone, des corps infectés pourrissent dans la rue. Au lieu de construire des centres de soin pour Ebola au Liberia, nous sommes obligés de construire des crématoriums. »... suite de l'article sur RFI