Faisant allusion aux enquêtes récemment diligentées dans le cadre des malversations financières supposées, le président de l’Assemblée nationale a, au cours de la cérémonie d’ouverture de la session budgétaire, plaidé pour une lecture juridique des choses, réfutant implicitement toute lecture politique.
A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 2ème session ordinaire, consacrée en grande partie à l’examen du projet de loi des finances, Guy Nzouba-Ndama s’est montré plutôt préoccupé par le nouveau rebondissement de l’affaire liée aux malversations financières supposées dans le cadre des fêtes tournantes entre 2002 à 2008. Si, l’article 36 de la Constitution donne au Parlement le pouvoir de contrôler l’action de l’exécutif, le président de l’Assemblée nationale en a appelé à plus de responsabilité de la part des plus hautes autorités du pays, à l’instar du Premier ministre. «La gestion des deniers publics n’est en rien un acte politique», a-t-il tenu à rappeler, comme pour prévenir de nouveaux détournements de fonds publics.
Déplorant «le chantage et l’amalgame» dont se seraient coupables certaines personnalités plus ou moins mises en cause, Guy Nzouba-Ndama estime que la gestion des deniers publics est «un acte technique accompli dans l’exercice de certaines fonctions et encadré par des règles précises, propres à garantir l’orthodoxie financière». Rien de partisan, en somme. Aussi, mettant en garde le chef du gouvernement, il a suggéré que tout manquement aux normes devra «donner lieu, à l’égard de tout gestionnaire, aux sanctions corrélatives prévues par notre droit positif». «Il faut punir ceux qui auront été jugés coupables et dissuader ceux qui veulent emprunter le chemin de la prévarication», a-t-il lancé à l’endroit du Premier ministre et du président de la Cour des comptes. Ce faisant, il a appelé à une plus grande vigilance de la part de la commission chargée du contrôle financier à l’Assemblée nationale.
Bien entendu, le propos du président de l’Assemblée nationale n’a pas manqué de susciter de nombreux commentaires en coulisses, certains affirmant que la direction prise par les dotations budgétaires destinées à la construction de l’annexe de la première chambre du Parlement demeure une énigme alors que d’autres s’interrogent sur la date de démarrage des travaux de la société Eiffage Construction ?