La démission du ministre de l’Education nationale alimente les conversations. Majorité, opposition et société civile, de nombreuses personnalités ont tenu à réagir. Florilège
Pierre-Claver Maganga Moussavou (Président du Parti social démocrate, PSD) : «Il a été contraint à la démission»
«Il faut que vous sachiez que le ministre de l’Education nationale a été contraint à la démission. Puisque, que vous le vouliez ou pas, ça s’est passé le week-end. Ça veut dire que c’était organisé, parce qu’il aurait pu attendre un jour ouvrable pour envoyer la lettre au Premier ministre et au président de la République. Ça a été organisé, et pour lui permettre de sortir par le haut, on lui a donné l’opportunité de démissionner. Mais c’est une contrainte, puisque récemment, il était encore au sud pour informer les populations que les membres du gouvernement de la Ngounié, allaient, comme ceux du Woleu-Ntem, faire le tour de la province. Il n’avait donc pas en tête de démissionner. On l’y a contraint. Et d’ailleurs, l’éditorial fait par le directeur général de la RTG (Radiotélévision gabonaise) était très édifiant dans ce sens. Sans doute que le président Ali Bongo Ondimba a eu le courage de lui demander de démissionner, tout en sauvant les apparences : qu’il démissionne compte tenu de ce qui s’est passé et de ce qui se passe au sein d’un ministère malade, et qui montre que notre jeunesse est véritablement sacrifiée. Depuis belle lurette, et davantage depuis le ministre Séraphin Moundounga, en passant par bien d’autres, on sent que notre pays ne s’accorde pas sur le fait que la formation est très importante pour l’avenir de notre pays.»
Guy-Christian Mavioga (Porte-parole de la Majorité) : «Léon Nzouba est un grand homme»
«Comme tous les Gabonais, nous prenons acte de la démission du Pr Léon Nzouba du gouvernement. Ce qu’il faut dire à chaud, c’est qu’il est un grand homme. Et ne démissionnent que les grands hommes. Cet acte prouve à suffisance que Léon Nzouba est un monsieur qu’il faut respecter, lui qui a occupé de grandes fonctions auparavant.»
Fridolin Mve Messa (Secrétaire général du Syndicat de l’éduction national, SENA) : «Nous sommes surpris»
«Au Sena, nous sommes surpris par la démission du ministre de l’Education nationale, parce qu’elle ne s’explique pas dans la situation actuelle où, lorsqu’on hérite d’un ministère difficile à gérer, on essaie d’apaiser le climat, en faisant en sorte que les partenaires soient consultés à tout moment du processus des décisions. Le Sena est surpris et nous attendons à voir les vrais mobiles de sa démission : Est-elle réellement liée à la situation des élèves qui observent une grève de la faim à Sainte Marie, après leur échec à l’issue du Bac 2 et le refus des autorités de leur accorder l’examen ? (…) Je ne sais pas et, franchement je comprends mal sa démission du gouvernement.»