La méconnaissance par la haute cour financière des mécanismes de décaissement des fonds publics, a été grossièrement mise en exergue lors de l’acte 1 de sa sortie politique de cet ancien premier ministre, aujourd’hui figure de proue de l’opposition.
Jean Eyeghe Ndong, est mise en cause par la cour des comptes dans l’affaire des détournements des fonds des fêtes tournantes de l’indépendance.
Médusé à la suite de la réception par voie d’huissiers de deux arrêtés de la cour des comptes dans lesquels il lui est demandé de fournir dans un délai de 3 mois des explications sur les détournements d’abord d’1 milliards 3 cents millions de francs cfa, puis de 97 milliards de francs initialement destinés à la réalisation des infrastructures collectives dans le cadre des fêtes tournantes du 17 – fête de l’indépendance- dans le province de l’Estuaire, Jean Eyeghe Ndong a solennellement avoué ne pas se reconnaitre dans ces accusations. D’entrée, l’ex premier ministre de feu Omar Bongo Ondimba a, à la faveur d’une conférence de presse organisée à son siège politique au quartier Nkembo à Libreville, déploré la précipitation avec laquelle la haute cour financière s’est empressée à l’accuser, sans avoir préalablement procédé conforment aux textes, à une procédure contradictoire dans laquelle il aurait donné sa part de vérité.
‘’La cour m’accuse nommément d’avoir détourné à des fins personnelles d’1 milliards 3 cents millions et 97 milliards de francs, sans que ne soit versée au dossier d’accusation la moindre preuve de ma culpabilité. Non seulement j’attends ces preuves, mieux, les fonds dont il s’agit sont des fonds publics dont la gestion obéit à des pratiques qui échappent à ma compétence’’ s’expliquait tout étonné Jean Eyeghe Ndong, qui a insisté au passage sur les procédures de sortie des fonds publics qui sont de la compétence des responsables des départements techniques en charge de ce dossier. Si la distraction de ces fonds publics était avérée, Eyeghe Ndong conseille la cour des comptes à se plutôt se tourner vers les responsables de la chaîne des dépenses publiques courant la période visée – 2006/2007- que sont le ministre de l’économie, en sa qualité d’ordonnateur du crédit de l’Etat, le directeur du budget, en sa qualité d’ordonnateur délégué, et le trésorier payeur général de l’époque, en sa qualité de comptable principal du budget de l’Etat. Autant de responsables administratifs à même d’édifier l’opinion sur les bénéficiaires des derniers publics du temps de leur présence à ces différents postes de responsabilité.
‘’Il n’est nullement question pour moi de fournir à la cour des comptes des explications sur la trajectoire des fonds dont je n’ai jamais été le bénéficiaire’’ soulignait-il.
C’est fort de ce qui précède que Jean Eyeghe Ndong a crié au procès en sorcellerie sur fond d’intrigues politiciennes, initiées selon lui par l’adversaire politique dans la perspective de la présidentielle de 2016. Jean Eyeghe Ndong est signataire de l’acte fondateur du Front uni de l’opposition pour l’alternance politique, qui entend présenter un candidat face à Ali Bongo lors de ce scrutin majeur prévu dans deux ans.