«Le cas Raymond Ndong Sima» aurait pu être le titre de cet article, tant l’on ne vendait pas cher la peau du Premier ministre, Chef du gouvernement, pour les élections municipales et départementales du 14 décembre 2013. Et pourtant, en attendant la confirmation des résultats dans de département du Woleu comme dans ceux des autres localités du pays, il est donné vainqueur par les tendances.
Les élections locales qui viennent de se tenir sur l’ensemble du territoire national avec en prime, l’utilisation d’un système biométrique controversé ont démontré la capacité de Raymond Ndong Sima, candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) dans le département du Woleu, à taire à jamais les velléités de ses détracteurs.
Malgré les dossiers brulants de l’heure qui se retrouvent régulièrement et en dernier recours sur la table du Premier ministre afin qu’il y apporte des solutions, malgré les guéguerres supposées ou avérées au sein du gouvernement dont il a la charge, malgré les coups bas et les coup de gueule, malgré les détracteurs tapis dans l’ombre qui ne manquent pas d’occasion pour chercher des moyens à le déstabiliser, «Raymond Ndong Sima vient de prouver qu’il a de la côte», pense Arnaud Tchombo, journaliste au mensuel La Nouvelle République.
«Pour une élection, la grande gueule seule ne suffit pas, encore faut-il sérieusement préparer son électorat par une stratégie convaincante. S’agissant de la victoire du candidat du parti au pouvoir dans le département du Woleu, elle résulte d’une longue stratégie mise en place par celui qui était toujours considéré il y a quelque temps comme novice en politique. C’était sans compter avec le fin stratège qu’il a dû devenir depuis son entrée au bureau politique du PDG», a expliqué notre observateur de l’arène politique gabonaise.
«Pour y arriver, Raymond Ndong Sima, maîtrisant parfaitement le tracé de tout le département du Woleu, a opté pour une campagne décentralisée et de proximité avec un état-major dans chacun des cinq cantons que compte ce département» ajout Arnaud Tchombo, faignant de connaitre la stratégie mise en place par le Premier ministre pour affronter ce scrutin.
Or, beaucoup ont tablé sur la défaite du Premier ministre, ne serait-ce que sur la base de présupposés relatifs à sa jeunesse en politique. Toute chose qu’il semble déjà avoir gommé tout en ralliant à sa cause des partisans et sympathisants qui estiment son action en tant que chef du gouvernement et régulièrement «Pompier de service». A s’y méprendre, certains observateurs non moins avertis estiment même que «malgré les articles souvent sulfureux tendant à dégrader l’action du Premier ministre, orchestrés par ses détracteurs, dans certaine presse, la population, elle n’est pas dupe». «Elle suit ce qui se passe et comment les choses se passent. Si on avait la culture des sondages dans ce pays, des gens seront très étonnés de la popularité du chef du gouvernement gabonais», a relevé l’observateur.
Pendant la dernière campagne électorale, au fil des jours le candidat Raymond Ndong Sima a noué un dialogue avec les populations environnantes qui ne croyaient plus trop en la politique en général. Ainsi, l’élu du canton Kyè, fort des données stratégiques récoltées sur l’ensemble du département pour l’avoir sillonné pendant de longues années, a mis en branle son savoir être et son savoir faire pour ratisser au-delà des espérances des un set des autres.
«Dès le lever du jour et ce jusqu’au coucher du soleil, Raymond Ndong Sima et sa caravane sillonnaient des villages et regroupements entiers pour passer le message du Parti démocratique gabonais», a expliqué un militant qui l’a accompagné pendant cette campagne.
Le membre du Bureau politique de la commune d’Oyem avait, au préalable, élaboré une base de données de la division administrative du département, il s’est présenté comme un rassembleur au milieu d’un électorat qui voulait en découdre avec l’élu du canton Nyè, pas toujours en odeur de sainteté avec lui. Et au final, il se positionne désormais comme le «sauveur d’une formation politique minée par des guerres internes et des intrigues hors pair» jusque dans le canton Kyè.
C’est une victoire inattendue par ses détracteurs qui croyaient certainement qu’en se positionnant au département alors qu’il était le conseiller municipal de la commune d’Oyem, Raymond Ndong Sima allait mordre la poussière. Et le résultat est automatiquement la contestation des résultats. Et un observateur de dire : «on ne sait pas perdre dans notre pays», en regardant le nombre de contestations qui fusent autant des membres de l’opposition que des partis de la majorité avec en tête les membres du PDG.