Au Gabon, la pleine page de publicité dans le quotidien L’Union n’est guère passée inaperçue ce 28 août 2014. Le journal publie sur sa quatrième de couverture une réclame qui recense les principales actions et réalisations du président de la République sur la période 2013-2014. Les services de communication présidentielle ont pris le soin de rappeler aux Gabonais l’inauguration de la centrale thermique d’Alénakiri, la création de 4771 emplois dans l’hévéaculture et les palmiers à huile dans le cadre de la joint-venture Gabon-Olam, l’inauguration de l’Institut du pétrole et du gaz à Port-Gentil, le premier versement de la Prime d’incitation à la performance et le passage du nombre de bénéficiaires de 9000 à 30 000, le New-York Forum Africa et même la formation du nouveau gouvernement. N’ont pas été oubliés la mise en service du pont sur la Banio, le lancement des travaux de la route Port-Gentil-Omboué, la réception des travaux du barrage de Grand Poubara, la visite du chef de l’Etat à Maurice avec la signature de contrats pour l’industrie marine, la revalorisation des allocutions familiales par enfant, de la prime de rentrée scolaire par enfant, la construction de 329 nouvelles salles de classe, etc. Cette opération de comm est à coup sûr une réponse aux détracteurs du plan « Gabon émergent » porté par le président de la République. Elle arrive surtout au lendemain de la querelle par médias interposés, entre Ali Bongo et son désormais opposant Jean Ping, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine. Sur la chaîne de télévision France 24, Jean Ping avait traité le président gabonais de « dictateur autocrate » et critiqué la dilapidation des richesses du Gabon où « les gens fouillent dans les poubelles pour manger, et ne vont pas à l'école ». En marge de la célébration de la fête nationale gabonaise, le 17 août, Ali Bongo a donné une interview dans laquelle il affirme que Jean Ping est « sans emploi » et n’a aucun « projet politique ». Le président a même attribué à son adversaire la rhétorique du Front national en France. « Je constate simplement qu'il s'est joint à la cohorte d'un certain nombre de leaders politiques qui n'ont, vis-à-vis de ma personne et du parti que je représente, que de la haine », ajouté Ali Bongo. Dans cette querelle et la sortie présidentielle de ce 28 août, il y a un fonds de précampagne pour l’élection présidentielle de 2016.