L’avocate Gisèle Eyue Békalé a annoncé mercredi à Libreville avoir assigné l’Etat gabonais en justice pour « cessation de trouble », a-t-elle confié à Gabonactu.com
« J’ai assigné l’Etat en justice pour le sommer d’organiser les épreuves orales au profit des élèves précédemment recalés au bac, ensuite déclarés admis et enfin déclarés échoués par le conseil des ministres », a affirmé dans une interview Me Eyue Békalé.
La première audience devant le juge de référé d’heure en heure aura lieu ce jeudi au tribunal de première instance de Libreville, selon l’avocate pour qui le comportement de l’Etat est susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public.
« Il faut que l’Etat cesse ce trouble », a-t-elle hurlé reconnaissant que la décision du conseil des ministres de ne pas accepter l’admissibilité au bac avec une moyenne inférieure à 10 est fondée. Cependant Mme Eyue Békalé réclame des épreuves orales pour ses élèves actuellement frappés d’une grave injustice.
En effet, après la proclamation des résultats du bac 2014, quelque 900 élèves ont été déclarés échoués parmi tant d’autres. Ces 900 élèves ont contesté leur échec par une grève de la faim à la cathédrale Sainte Marie de Libreville. Ils affirmaient que l’Etat n’avait pas comptabilisé leurs résultats du Bac 1 passé en classe de première.
Fruit d’une reforme qui a avortée, le Bac 1 a été annulé en milieu d’année avec une exception pour les candidats qui l’ont obtenu l’année dernière. La reforme annulée prévoyait que l’obtention du Bac se faisait en additionnant les notes du Bac 1 à celles du Bac 2 ce que l’administration a dans un premier temps refusé d’appliquer.
Suite à une forte pression le ministre de l’Education nationale a fini par infléchir sa position en acceptant d’additionner les notes des deux épreuves. Il a finalement déclaré admis 600 élèves dont la moyenne variait entre 8 et 9 après cette addition.
Les présidents du jury du bac ont unanimement refusé de signer les attestations de réussite de ces élèves parce que la loi gabonaise dispose que l’admission au bac est conditionnée par l’obtention d’une moyenne supérieure ou égale à 10. Le conseil des ministres a reconnu le bien fondé de la protestation des présidents du jury et déclaré échoués tous les élèves concernés. Les 600 élèves pour leur part réclament des épreuves orales pour clôturer leurs épreuves. L’Etat répond par le silence.
La tension est à nouveau montée d’un cran. Et le feuilleton est loin de prendre fin.