Financé depuis 2009 par la fondation «One laptop per child» (OLPC), le projet d’initiation des jeunes apprenants aux nouvelles technologies est bloqué en raison de la négligence du ministère de l’Education nationale, mais aussi des services de la Douane gabonaise.
Au terme des états généraux de l’éducation organisés en mai 2010, le déblocage de 155 milliards de francs, censés assurer le financement des réformes, avait été annoncé. Dans la foulée, un poste de dépenses avait été créé afin de permettre aux jeunes apprenants du cycle primaire de se familiariser avec les nouvelles technologies. Alors qu’Ali Bongo annonçait des projets en rapport avec le E-education, des organisations internationales à l’instar de la fondation One laptop per child avaient consenti à accompagner le Gabon. C’était sans compter les réalités locales.
En dépit de la mission effectuée par Kaçandre Bourdelais, un des instigateurs du projet E-learning Africa de l’Université Laval (Canada) aux fins de procéder à la formation des enseignants de 5ème et de 6ème année de l’Ecole normale supérieure (ENS), les choses piétinent depuis 2010. Pis, ayant promis 3 000 microordinateurs OX, la fondation OLPC a envoyé un premier lot dont une bonne moitié est restée bloquée au niveau de la Douane en raison du refus du ministère de l’Education nationale de s’acquitter des 6 476 dollars US (environ 3 328 000 francs) de frais de stockage. Pourquoi le ministère l’Education nationale traine-t-il les pieds dans la matérialisation d’un tel projet qui, dans d’autre pays du continent a été mené à bien grâce à l’appui de la même fondation ? A qui profite ce manque d’intérêt affiché ?
Par ailleurs, l’on rapporte que si le premier lot d’ordinateurs est en souffrance dans les magasins de la Douane, le deuxième lot est arrivé le 9 janvier dernier. Mais, depuis lors, rien n’a bougé. Un gâchis ! Dans une correspondance envoyée le 8 août dernier, l’OLPC se désengage de toute responsabilité liée à la perte ou même au paiement des frais de stockage supplémentaire. En vain…. Rien ne semble émouvoir les responsables du ministère de l’Education nationale. Tout se passe comme si certaines personnes freinaient des quatre fers pour empêcher à certains projets porteurs d’être réalisés.
Pourtant, joint au téléphone, le directeur général du patrimoine et des équipements au ministère de l’Education nationale, Simplice Mouango Bounguendza, reconnait que la première partie des ordinateurs livrés est stockée dans ce ministère. Il annonce que durant l’année scolaire qui va démarrer, deux salles de classe cybernétiques vont être construites dans chaque province qui seront équipés d’une connexion Internet et de ces fameux ordinateurs bon marché (150 dollars – 75.000 F.CFA) et très économique en énergie puisque fonctionnant avec à peine 2 watts et pouvant être rechargés avec une manivelle.
«Les ordinateurs XO sont des outils pédagogiques aux possibilités immenses dans une communauté comme celle de Libreville. On parle d’accès à Internet et à des logiciels de jeux pédagogiques, mais le simple fait de pouvoir dessiner, photographier ou filmer stimule énormément les enfants», avait d’ailleurs déclaré Kaçandre Bourdelais. Mais, c’était avant, à l’époque où le Gabon et lui nourrissaient encore la même ambition…