Des centaines d'agents de santé réunis au sein du Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS) du Gabon ont décidé mercredi, au terme d'une assemblée générale extraordinaire à Libreville, de relancer dès jeudi leur grève suspendue le 15 août dernier. "Nous avons décidé de reprendre la grève parce que les engagements pris au sommet de l'Etat n'ont pas été honorés", a déclaré le secrétaire général du SYNAPS, Serge Mickala Moundanga. Pour sa nouvelle grève, le SYNAPS a promis un service minimum. Du 6 juillet au 14 août dernier, le SYNAPS, principal syndicat de la santé, a paralysé le système sanitaire gabonais pour obliger l'Etat à verser la Prime d'incitation à la performance (PIP) aux agents de santé exclus du bénéfice de cette prime. La PIP, qui profite à 30 000 fonctionnaires, est une prime initiée par le président gabonais Ali Bongo Ondimba, pour instaurer une rétribution équitable des fruits de la croissance dans la Fonction publique. Selon le gouvernement, les agents de santé ne sont pas éligibles à cette prime qui concerne uniquement les fonctionnaires n'ayant pas de primes spécifiques à leur métier. La fonction publique gabonaise totalise environ 80 000 agents. Furieux d'être exclus, le personnel de la santé avait lancé la grève qui ont complètement bloqué les services de santé publique du pays, y compris le Centre hospitalier et universitaire de Libreville (CHUL). Cette grève a été suspendue le 15 août dernier sur intervention personnelle du chef de l'Etat, M. Bongo Ondimba, qui aurait promis payer la prime réclamée dès le 24 août. "Ils nous ont affirmé que le versement devrait se faire du 18 au 24 août. Mais nous avons été surpris que le délai soit dépassé. Jusqu'au moment où nous parlons, il n'y a pas eu un versement", a déploré le syndicaliste en chef qui a par ailleurs précisé que chaque agent de santé, toute catégorie confondue, devrait percevoir une avance de 100 000 FCFA. D'après lui, au total 11 183 agents devraient être payés pour une coquette somme de plus d'un milliard de FCFA.