Observateur durant le scrutin du 14 décembre 2013 au Gabon, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a livré son rapport quant à l’organisation de cette élection.Il conclue à de «sérieuses irrégularités qui remettent clairement en doute la fiabilité des résultats attendus».Au terme de la consultation électorale du 14 décembre 2013 au Gabon, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (Rolbg), principale organisation de la société civile ayant participé à l’observation de ce scrutin formule de nombreuses conclusions.«Dans l’ensemble, il apparaît très clairement que malgré les milliards de francs CFA dépensés auprès de la société française Gemalto pour instaurer la biométrie, l’application de cette technologie a totalement failli durant le processus électoral», a relevé Georges Mpaga, président du Conseil d’administration du ROLBG, qui rapporte que «De plus, de nombreux cas d’irrégularités, notamment de fraudes, de corruption d’électeurs, d’intimidation par les forces de l’ordre, d’absence de l’opposition durant le décomptage des votes et de transport illégal de votants dans certains bureaux de vote, permettent de dire que les élections locales 2013 au Gabon auront été mal organisées et sont préjudiciables aux résultats, en plus de semer un sérieux doute sur la qualité ou la fiabilité de ces résultats attendus; doutes susceptibles d’aboutir sur une demande d’annulation pure et simple de ce scrutin».
Les observations de ce réseau portent sur plusieurs points dont l’organisation des élections, la biométrie, le déroulement des opérations, le déroulement et la proclamation des résultats. Se prononcant sur l’organisation, le Rolbg note : l’ouverture tardive des bureaux de vote en moyenne à 11heures ; l’absence des principaux membres dans les bureaux de vote, le Président et vice président de la majorité et de l’opposition, ainsi que les deux assesseurs ; la constitution de membres de bureaux de vote séance tenante notamment à l’École publique de Louis, Martine Oulabou et Alibadeng, avec l’appui des forces de l’ordre (notamment les fameux Bérets rouges); l’installation d’un quartier général de l’armée au sein d’un centre de vote notamment école publique d’Akébé 2 ; la distribution des cartes d’électeurs séance tenante ; les listes électorales déchirées et jetées par terre ; le désordre organisé concernant les pièces d’identités à fournir pour voter ; la non exigence de présentation d’une pièce d’identité dans certains centres de vote «centre École pilote du centre bureau n°1 et n°5».
La Synthèse des observations indiquent que sur l’organisation, le ROLBG «note une organisation approximative du scrutin dans la globalité avec de nombreux manquements», tandis que sur le plan du déroulement, il enregistre de «nombreux disfonctionnements préjudiciable à la qualité et à la régularité du scrutin, incluant : l’ouverture tardive des bureaux de vote ; la gestion quelconque des bureaux de vote ; le manque de coordination entre la CENAP et les représentants des partis politiques ; l’impossibilité pour des milliers d’électeurs disposant de carte d’électeur de voter ; les listes électorales déchirées et jetées à même le sol ; la présence massive des forces de sécurité dans les bureaux de vote qui ont parfois entravé la sécurité dans les bureaux de vote ; le transport massif des électeurs notamment à Ndendé, Port-Gentil, Omboué, Gamba et Mouila et, la corruption à travers la distribution d’argent par les candidats ; l’offre de corruption des électeurs».
Sur le dépouillement, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon note que «dans nombreux bureaux, celui-ci et la proclamation ont été fait sans électricité».
En termes de conclusions générales, il est à relever, selon cette organisation, que «le scrutin s’est déroulé dans l’ensemble sans incident majeur et sans violence. C’est à l’honneur de la population qui ne veut qu’exprimer son vote à chaque élection de façon démocratique. Du point de vue de la biométrie, un élément important qui devait clairement établir la différence avec les élections précédentes, cette élection n’a pas été organisée selon les règles strictes qui sous-tendent cette technologie. Ce qui met en doute le caractère transparent du scrutin sur l’ensemble du territoire national du fait du non application de ladite technologie, c’est-à-dire la biométrie».
Pour le ROLBG, «l’administration des élections locales 2013 fut désastreuse et les nombreuses irrégularités observées ne donnent pas d’autres choix que de recommander une annulation pure et simple de ces élections».