Le directeur général du Bureau gabonais du droit d’auteur et des droits voisins (Bugada) a récemment fait l’état des lieux de cette entité, 19 mois après sa création.
Créé par le décret n° 00246/PR/MENESTFPSCIS du 16 janvier 2013, le Bureau gabonais des droits d’auteurs (Bugada) fait son bonhomme chemin. Si depuis plus d’une année, les actions de cette structure chargée de la protection des œuvres artistiques et culturelles passent sous silence, pour son directeur général, des choses ont été entreprises en 19 mois d’existence. Au nombre de celles-ci, rappelle Maximin Obame Ella, il y a l’établissement de répertoires. «Le premier d’entre eux est celui des créateurs (musiciens, chanteurs, architectes, écrivains, hommes de théâtre, cinéastes, etc.). Il faut tous les connaître. (…) Nous avons suffisamment avancé sur ce point, tout au moins dans l’Estuaire», dit-il, ajoutant : «L’autre répertoire également en cours de constitution est celui des utilisateurs d’œuvres de l’esprit. Ce sont eux qui paieront la redevance. Il faut aller vers eux pour savoir qui utilise tel ou tel type de création». «Si on n’a pas ces deux répertoires, il n’y a aucune raison d’aller sur le terrain et gêner la tranquillité du paisible citoyen», conclut-il, conscient de l’impatience des créateurs des œuvres de l’esprit, qui ont hâte de voir démarrer le prélèvement des redevances.
Réagissant dans les colonnes du quotidien L’union (n°11613) à l’existence d’un «deuxième Bugada», dont la paternité est réclamée à cor et à cri par Norbert Epandja, président du Syndicat des artistes gabonais (SYA), le DG du Bugada s’est montré un brin agacé, considérant que «le débat d’aujourd’hui, est assez ridicule». Et pour cause, fait-il remarquer : «On ne peut pas s’approprier un nom qui existe dans les textes légaux de la République, pour en faire un usage personnel. Personne d’autre ne peut utiliser aujourd’hui le terme Bugada sur l’étendue du territoire, sinon elle est en porte-à-faux avec la loi. C’est par souci de tolérance, de dialogue et d’esprit de construction que les autorités du ministère de la Culture ne sévissent pas contre ces semeurs de confusion.»
Pour Maximin Obame Ella, le Bugada ayant pour mission l’exercice et l’administration des droits relatifs à la création, l’exécution, la représentation publique et à la production mécanique des œuvres littéraires et artistiques, son action nécessite d’importants moyens que seuls des établissements publics gérés par l’Etat sont capables d’assumer. Aussi, s’interroge-t-il sur la capacité qu’«une société privée, sans capital» à l’image, aurait à tenir ses promesses et permettre aux artistes gabonais de vivre de leur art. Une évidence que sera bien forcé d’accepter Norbert Epandja et ses collaborateurs qui, en août 2013 avait annoncé une plainte contre Ali Bongo, responsable du décret portant création du «Bugada bis». Les choses en sont restées là depuis lors pour Norbert Epandja….