C’est la question que se posent les étudiants en grève de la faim et certains fonctionnaires du département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, qui disent ne plus avoir de nouvelles de leur ministre depuis 2 mois.
Le ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique serait porté disparu. Depuis 2 mois déjà, Pacôme Moubelet Boubeya n’aurait été aperçu ni dans son département ministériel ni lors des traditionnels Conseils des ministres. Une rumeur cependant contredite par sa présence publique lors de la dernière fête de l’Indépendance, notamment lors du dépôt par le Chef de l’Etat d’une gerbe de fleurs au mausolée Léon Mba. Toutefois, son silence devient de plus en plus assourdissant pour certains observateurs qui ne cessent de s’interroger sur cette situation peu commode.
Reconnu pour sa «boulimie» de fonctions, l’ancien secrétaire général du gouvernement, n’aurait plus été vu en public depuis juin dernier quand il s’était rendu, aux côtés du Premier ministre et de certains de ses collègues, à la Confédération patronale gabonaise (CPG) pour un échange sur le thème «Politique d’emplois qu’entend mettre en œuvre le gouvernement de la République». Selon ses proches, sa nouvelle posture serait motivée par un «état maladif». Un argument auquel goûtent très mal les étudiants emprisonnés au pénitencier de Libreville. Ces derniers ont récemment demandé son départ du gouvernement en raison de «son inaction insoutenable» face à la dégradation du climat social au sein du département dont il a la charge.
Vanté dans les hautes sphères de l’État pour son sens managerial, l’homme n’a pas bonne presse auprès des étudiants et enseignants du supérieur, qui le jugent «inopérant». «Depuis qu’Ona Ondo a cru bon de l’avoir dans son équipe gouvernementale pour faire évoluer les choses, c’est la paralysie totale qui accable son ministère», lance un étudiant en licence de droit à l’Université Omar Bongo, qui poursuit : «En six mois on peut compter le nombre d’actions entreprises par ce monsieur. À part l’unique entretien avec les étudiants resté sans suite». Et de s’interroger, ironique : «Je ne sais pas s’il sait qu’il est ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique».