Dans un rapport publié mardi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d'interdire la vente de cigarettes électroniques aux mineurs, en estimant que leur consommation pose de "graves menaces" pour les adolescents et les fœtus.
Selon ce rapport, les experts se sont également prononcés pour une interdiction de l'usage de ces inhalateurs électroniques de nicotine dans les lieux publics fermés "surtout là où il est interdit de fumer, jusqu'à ce qu'il soit prouvé que la vapeur exhalée n'est pas nocive pour les tiers".
L'OMS affirme qu'il existe suffisamment de preuves pour mettre en garde les "enfants, adolescents, femmes enceintes et femmes en âge de procréer" sur les conséquences à long terme que peut avoir la consommation de cigarettes électroniques sur "le développement du cerveau".
Dans le rapport, l'OMS demande aussi aux gouvernements d'"éliminer les distributeurs automatiques presque partout".
De façon générale, l'OMS insiste sur les données existantes qui montrent que l'aérosol produit par les inhalateurs électroniques de nicotine, dont les cigarettes électroniques sont le prototype le plus fréquemment utilisé, "n'est pas simplement de la vapeur d'eau comme le prétendent souvent les stratégies de marketing de ces produits". L'utilisation de ces dispositifs présente un danger grave pour l'adolescent et le foetus, selon l'OMS.
Les inhalateurs électroniques de nicotine sont des dispositifs qui ne brûlent pas et n'utilisent pas de feuilles de tabac pas mais qui produisent un aérosol inhalé par l'utilisateur. Les inhalateurs électroniques de nicotine diffusent un aérosol par chauffage d'une solution que l'utilisateur inhale. Le principal composant de l'aérosol, outre la nicotine lorsque celle-ci est présente, est le propylène glycol, auquel peuvent s'ajouter du glycérol et des aromatisants.
L'OMS estime qu'en 2014, il existait 466 marques d'inhalateurs électroniques de nicotine, et qu'en 2013, quelque 3 milliards de dollars ont été dépensés à travers le monde pour ces produits. Les ventes devraient être multipliées par 17 d'ici à 2030.
Les recommandations de l'OMS ont été publiées en vue de la sixième session de la Conférence des parties à la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, qui aura lieu du 13 au 18 octobre à Moscou.