La sortie du général Laurent Nguetsara Lendoye, ancien Directeur Général du CEDOC, le 14 août dernier a permis, à ceux qui en doutaient encore, de réaliser l’étendue des dégâts causés par l’immigration clandestine au sein de la population. Le Gabon a aujourd’hui une population qui compte 17% d’étrangers alors que les normes internationales fixent 7% la limite à ne pas dépasser.
Le Front de l’opposition est revenu samedi dernier sur les propos du général Laurent Nguetsara Lendoye, l’ancien patron des renseignements et architecte de la politique migratoire du Gabon. Ce dernier avait, dans un « propos libres » paru dans le quotidien L’Union du 14 août dernier, fait un état des lieux de l’immigration au Gabon. C’est ainsi que l’on apprend que le Gabon a largement dépassé le seuil toléré par les normes internationales en matière d’immigration. Ce seuil qui se situe entre 5 et 7% a été largement franchi et le Gabon compte dans sa population plus de 17% de résidents d’origine étrangère.
Pour l’opposition comme pour la presse qui a repris l’information, le Gabon est pris au piège de sa politique migratoire ou plutôt su laxisme de sa police et de son ministère de l’intérieur. Alors qu’il y a quelques années, le Gabon faisait des rapatriements de masse pour éviter de dépasser le seuil de 7% (1978 et 1995 notamment), il s’avère aujourd’hui que plus rien n’inquiète les immigrants.
Cette question d’immigration de masse pose évidemment le problème de la sécurité sur le territoire national puisque cette immigration est essentiellement clandestine. La pénétration lente mais certaine des sectes et de groupes terroristes tels que Boko Haram en Afrique subsaharienne a été clairement établie. Le Gabon n’est donc pas à l’abri puisqu’il ne maîtrise finalement pas l’entrée sur le territoire de clandestins qui peuvent être également des éléments de ces groupes terroristes. Mais il faut également relever que la criminalité sur le territoire est essentiellement le fait de ces immigrés, Selon le général Nguétsara. Les assassinats, le trafic de drogue ou d’organes humains impliquent toujours ces immigrés.
En dehors de la question sécuritaire, cet aveu de Laurent Nguetsara Lendoye explique aussi comment l’économie échoit chaque jour qui passe à la communauté étrangère.
Il faut enfin évoquer la question de la naturalisation ou de la régularisation de ces immigrés clandestins, souvent par des mécanismes de corruption dans lesquels des agents de la direction générale de l’immigration seraient impliqués.
Les propos de Laurent Nguetsara Lendoye posent finalement le problème de la capacité de l’Etat à maîtriser l’immigration sur le territoire gabonais. Il faut alors s’interroger sur le fait que les gouvernements récents, étant parfaitement au courant du fait de la croissance exponentielle de la population immigrée, n’ont plus engagé depuis longtemps une quelconque opération de rapatriement. Et l’opposition s’en inquiète comme d’ailleurs l’ensemble des Gabonais qui font face à l’insécurité et à tous les autres problèmes sociaux issus de cette immigration non maîtrisée.