Le dernier Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba passé à l’opposition depuis la mort de celui-ci aurait été convoqué par les services d’investigation de la gendarmerie pour détournement de la coquette somme de 97 milliards de FCFA à l’époque où il était chef du gouvernement, a confié à Gabonactu.com un de ses proches.
Aucun officiel gabonais n’a confirmé l’information. L’ancien Premier ministre donnera une conférence de presse vendredi prochain à Libreville, selon la même source.
Jean Eyeghe Ndong est soupçonné d’avoir fait main basse sur 97 milliards de FCFA destinés aux fêtes tournantes. Une autre source a confié à Gabonactu.com qu’une partie de cet argent était prévue pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2012.
Ancien ministre délégué aux Finances dans le gouvernement de Jean-François Ntoutoume Emane, Jean Eyeghe Ndong, 68 ans, natif de Libreville, a dirigé le gouvernement gabonais du 20 janvier 2006 au 17 juillet 2009. Candidat indépendant à l’élection présidentielle anticipée de 2009, il est ainsi rentré dans l’opposition en cessant toutes ses fonctions au sein du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
Depuis quelques jours, le gouvernement a lancé des auditions des personnalités haut placées pour retrouver les coupables du détournement d’environ 400 milliards de FCFA prévus pour les fêtes tournantes, une initiative d’Omar Bongo pour développer l’arrière pays.
Tous les décaissements, à raison de 50 milliards de FCFA par province et par an, n’auraient pas été utilisés à bon escient, selon le gouvernement actuel qui dénonce des détournements massifs. Dans le cadre de ces auditions aux allures d’opération mains propres, les directeurs généraux des Impôts, des Douanes, de la Banque gabonaise de développement (BGD) ainsi que des responsables du Trésor public ont été entendus. Aucun d’eux n’a cependant été inculpé ni écroué.
Samedi dernier dans une déclaration fumante, Le Front uni de l’opposition (Le Front, regroupant notamment des cadres de l’ex Union nationale et Jean Ping) a exigé que le pouvoir ne se limite pas uniquement aux détournements de l’argent des fêtes tournantes. Les auditions ne doivent pas se limiter aux voleurs de poules, selon cette aile dure de l’opposition qui souhaite que le déballage s’étende aussi sur le fameux dossier des biens mal acquis (BMA), c’est-à-dire le très riche patrimoine immobilier des dirigeants gabonais en France.
Le Front qui compte deux anciens Premiers ministres, Jean Eyeghe Ndong et Casimir Oyé Mba, a menacé de mettre sur la place publique les dossiers en sa possession concernant les détournements des biens publics. Une menace qui promet un grand déballage d’ici la présidentielle de 2009 à moins que l’opposition et le pouvoir ne signe la paix des braves dans ce dossiers où les criminels sont des deux côtés.