Le discours à la nation du président de la République ainsi que l’interview accordée aux confrères de RFI, Gaboneco, Gabon Télévision, l’Union et Téléafrica, au cours de laquelle le président Ali Bongo Ondimba a tenu quelques propos sur l’opposant Jean Ping, auront constitué les principales manchettes de la presse parue la semaine écoulée.
« Ping, un mort politique en sursis », titre à sa Une l’hebdomadaire Le Scribouillard.
« Ces gens-là font le dilatoire en surfant sur une sorte de nationalisme bridé qui, naturellement, ne peut que surprendre tous ceux qui les ont connus dans une vie antérieure », relève le journal qui poursuit : « Pour le cas de Monsieur Ping, il est écœurant d’entendre un ancien diplomate célébrer la xénophobie sur France 24, tout comme il est affligeant de le voir se couvrir de poussière simplement parce qu’il voudrait régler quelques comptes, du reste inconnus, avec l’un des plus proches collaborateurs d’un chef d’Etat en exercice. Ping xénophobe ? Si Omar pouvait assister au voyage dans la folie de son ancien collaborateur ! ».
« A deux ans de la présidentielle qui fait tant fantasmer, les salafistes peuvent être surs d’une chose : leur champion autoproclamé sera ramassé à la petite cuiller », se réjouit le journal.
« La guerre médiatique a commencé ! », constate le satirique La Griffe.
« La guerre médiatique, argumentaire, stratégique et politique est lancée », renchérit le journal.
« Sacré Zeus ! Il a attendu tout ce temps pour contre-attaquer de manière fulgurante et chirurgicale. Cette offensive, à n’en point douter, vient ralentir l’élan de l’opposition qui a longtemps tiré profit d’un nuage de mensonges et de propagande outrageusement irréaliste, et drapé d’une haine mal contenue», commente le journal.
« La sortie du chef de l’Etat à l’occasion de la célébration du 54ème anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté internationale, a eu le mérite, non seulement d’apporter des éclairages sur la vie des acteurs politiques de l’opposition, mais surtout de mettre en exergue, le réel combat d’Ali Bongo Ondimba pour le Gabon. En plus, la presse nationale a eu l’heureuse surprise de recevoir le chef de l’Etat en plateau exclusif pour parler de la marche de la nation», fait remarquer le journal.
« Cette apparition publique du président de la République inaugure une nouvelle ère entre les médias nationaux et la présidence de la République. Choisir le jour du 17 Août pour parler de la vie de la Nation, en dehors du discours circonstanciel, est une innovation. Et les Gabonais apprécieront eux-mêmes les qualités de communicateur de leur président. Ali’9 s’est exprimé à cœur ouvert et les conséquences pour ses pourfendeurs sont dramatiques», conclut La Griffe.
« Ali Bongo Ondimba : démocratie et gouvernance de l’espoir », indique le périodique Le nouveau Dialogue.
« De l’allocution prononcée par le Président de la République le 16 août d’une part, et de l’interview qu’il a accordée à la presse nationale et internationale le 17 août d’autre part, Démocratie, Gouvernance et Espoir ont formé une place de grande importance. Protecteur d’une société gabonaise apaisée, la première institution de la République a invité ses compatriotes, au travers de ces deux interventions, à disposer davantage d’aptitudes pour les débats guidés, non pas par une forme de violence et par des passions, mais plutôt par un état d’esprit pacifique et patriotique», analyse le journal.
« La démocratie et la gouvernance de l’espoir, en pratique, le Président de la République se fonde sur une économie forte, transformable et diversifiée ainsi qu’une culture des affaires florissantes, comme moyens au service des populations et non comme une fin en soi, toutes deux soutenues par une éducation appropriée convertissant les jeunes en citoyens responsables, capables de penser et de décider de questions d’importance nationale et internationale ; instruisant le citoyen pour le responsabiliser et formant le politique pour le rendre plus humble. En somme, il devient impérieux de mettre en place une culture et une éducation qui aident chaque citoyen et tous les citoyens à être créateurs de l’avenir », commente Le Nouveau Dialogue.
« La démocratie et la gouvernance prônées par le Président de la République suscitent, assurément, de l’espoir. Orienté vers le futur, l’espoir est le fait de voir venir une réussite ou un succès réalisable et surtout rester confiant pour chaque citoyen et l’ensemble du pays. C’est une sorte d’attente assurée et patiente de ce que les Gabonais et les Gabonaises désirent. En d’autres termes, le Président de la République invite ses compatriotes à plus de responsabilité afin de se diriger ensemble vers un Gabon meilleur, basé sur un rapport humain nouveau et un tissu social nouveau. Sans détours ni euphémisme, Démocratie et Gouvernance de l’espoir indique à chaque Gabonais et à chaque Gabonaise qu’il est possible de changer la vie », explique Le Nouveau Dialogue.
« Le discours de l’exécutif est une injure à l’histoire », clame l’hebdomadaire Echos du Nord.
« Il se trouve que le discours prononcé le samedi dernier a été malheureusement le rendez-vous des espoirs déçus. Ali Bongo s’est définitivement installé dans le rôle de secrétaire général du PDG ou tout au moins de chef de la majorité. Son autosatisfaction des différentes réformes engagées depuis son accession à la magistrature suprême ne sied pas au contexte de grande agitation sociale qui prévaut et dans lequel l’on recourt à des grèves interminables pour accéder à un droit légitime. L’indépendance n’a de sens que si elle apporte à son supposé titulaire, c’est-à-dire le peuple, un développement avéré. Les Gabonais dans les circonstances actuelles ne peuvent se réjouir », regrette le journal.
« Ali et Ping, qui des deux ment ? », s’interroge le mensuel La Nouvelle République.
« Alain-Bernard, dans son show médiatique du 17 août dernier, avait dit avoir été celui qui avait proposé à l’ancêtre Albert-Bernard le nom de Jean Ping au poste de dir-cab. Façon de dire que Ping lui doit un pan important de sa carrière politique puisque ce poste lui ouvrira toutes les opportunités possibles, ainsi qu’un long boulevard gouvernemental», commente le journal.
« Prompt démenti de Jean Ping dans une interview fleuve dans les colonnes du Journal Echos du Nord », avec une pointe d’ironie teintée de roublardise, l’homme avoue avoir été surpris d’apprendre que sa « nomination comme Directeur de cabinet relevait d’une proposition d’Ali Bongo ». Il dit, sans le dire clairement, qu’Ali ment. Sa promotion, lorsqu’on lit entre les lignes, serait plutôt le fait de la posture de ses deux frères opposés au système de Bongo. Lequel Bongo qui, en le nommant, peut-on en déduire, visait à mettre en minorité les deux opposants et les faire tomber en disgrâce auprès des leurs de l’île Mandji qui leur vouaient un culte quasi religieux. », analyse La Nouvelle République.
«Vu que le prudhomme, infesté de magistrats corrompus, ne peut que se déclarer incompétent devant pareil cas difficile à trancher, reste plus qu’à porter l’affaire au tribunal du Djobi, chez papa Andjoua. Grâce à la magie de ce rite traditionnel et la sagesse qui le caractérise, il saura réconcilier les deux beaux-frères, c’est-à-dire son fils Ali et son gendre Ping », conclut le journal.