Le Front uni de l’opposition a effectué une sortie samedi devant la presse. Le front a dénoncé une nouvelle fois le caractère « prédateur » du régime en place, les risques de développement d’activités terroristes et la « sur-immigration » qui mettraient en péril les équilibres sociologiques, démographiques et économiques du Gabon.
La déclaration qui a eu lieu au siège de l’Ex Union Nationale a donné au front de l’opposition de se dresser une nouvelle fois face à un régime qu’il présente comme le vrai mal du pays. Il a ainsi indiqué que son intervention sur le terrain politique allait devenir plus pragmatique. « Nous déclarons qu’à partir de ce jour, nous profiterons de chaque dossier, à chaque occasion, pour rappeler les actes posés par les uns et les autres au cours de la longue durée du pouvoir Bongo. Nous travaillerons à élucider les zones d’ombre et à mettre en exergue le passif, tout le passif. Nous rendrons coup pour coup », a-t-il déclaré.
Le front a également invité la justice à prendre ses responsabilités en toute indépendance. Ainsi, il appelle « les magistrats gabonais à tenir haut le drapeau de l’indépendance judiciaire, à unir leurs efforts, pour sauver le pays en défendant les seuls intérêts qui vaillent : ceux du peuple Gabonais. Pour avoir été, pour certains d’entre nous, dans les cercles dirigeants de l’Etat, nous savons que les contrôles mis en œuvre au Ministère gabonais des Finances par les chargés d’études de la Direction Générale du Budget, puis par ceux de la Direction Générale du Contrôle Financier puis, de nouveau, par ceux de la Direction Générale du Budget et, enfin, par ceux de la Trésorerie Générale de l’Etat, que toutes ces barrières, mises en place pour empêcher les décaissements frauduleux, ne peuvent être franchies que sur une « Autorisation Présidentielle de Détourner »
Certains membres du front ayant été aux affaires affirment se sentir « désormais libérés de notre devoir de réserve, nous sommes prêts à témoigner sous serment devant les magistrats et à sortir tous les dossiers que nous avons sur la question ».
Le front a par ailleurs évoqué la question de l’immigration. Il a repris les propos du Général Nguetsara, en charge de l’Immigration pendant des dizaines d’années, qui a déclaré que « la croissance de la population Immigrée au Gabon se développe plus rapidement que celle de la population autochtone, et que son nombre a dépassé le taux de 17% de la population nationale, alors que les normes moyennes internationales se trouvent entre 5% et 7% » et, pire, que « le contrôle de l’Immigration clandestine est pratiquement insoluble en l’état actuel… », qu’il est « actuellement impossible, matériellement, d’assurer une surveillance stricte et efficace de nos frontières maritimes et terrestres en raison de leur étendue et de leur configuration géographique, et surtout du manque de moyens et de personnels… » ! Un aveu d’échec particulièrement grave dans un secteur aussi névralgique pour la Souveraineté Nationale, la sécurité des personnes et des biens ! On pourrait ajouter, sans vouloir noircir le tableau décrit par le Général, que toute la côte gabonaise, tous les bras de mer, de Cocobeach à Mayumba, sont contrôlées par des pêcheurs non-nationaux ». Avant d’ajouter que « Les Services Spéciaux ont relevé par ailleurs des cellules dormantes du Hezbollah, une pénétration notable de la secte Boko Haram, en attendant, demain, l’utilisation du Gabon comme zone de repli par des éléments troubles de certains pays de la sous-région ! Notre pays est en danger ! Ce que ne dit pas le Général, c’est comment tout cela a commencé ! Dans la mesure où ce secteur a été exclusivement géré, depuis 50 ans, par la Présidence de la République ».