Et voici le 14 décembre 2013. Un jour redouté par certains hommes politiques, tant attendu par d’autres. Il s’agit du jour des élections locales relatives au renouvellement des conseils départementaux et communaux. Les dernières heures avant le scrutin.Pourtant lancé par le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de l’Immigration et de la Décentralisation, le 3 décembre dernier, l’opération de distribution des cartes d’électeurs aux personnes qui se sont fait enrôler n’a enregistré sa vitesse de croisière que le dernier jour.Soit le 12 décembre 2013, date à laquelle devait s’arrêter le processus. Une situation qui a occasionné de longues files d’attente devant les mairies où ces cartes étaient distribuées. Et là les uns et les autres n’avaient que leurs yeux pour pleurer. «Pourquoi ne peut-on pas prolonger les délais de la distribution ?», s’est interrogé jeudi un citoyen en attente devant la mairie du 6e arrondissement de Libreville pour retirer sa carte d’électeur. Comme lui, de nombreuses personnes ont attendu le dernier jour.
«Je crois que je me suis fait avoir. J’ai laissé passer le temps et voici que je ne pourrais même pas aller voter», a lâché un policier en discussion avec ses collègues concernant l’issue de cette élection. «C’est sûr, le taux de participation sera faible», a lancé un autre qui regrettait également de ne pas être allé chercher sa carte d’électeur le moment opportun.
Pour ce qui est de la campagne, les états-majors ont tous tenu leur dernier meeting le jeudi 12 décembre à l’exception de quelques-uns des candidats. Lancé le 4 décembre dernier, cette campagne électorale n’a atteint sa vitesse de croisière que ces derniers jours où les candidats ont tout faits pour être visibles. Les affiches, allant des plus originales aux plus médiocres avec des messages parfois «illuminés», selon l’expression du sympathisant d’un candidat à la mairie de Libreville, ont été placardées sur les artères des arrondissements pour vendre, sur la base de slogans, les projets politiques de ceux qui sollicitent les voix des citoyens. Et le militant d’un parti politique de dire «c’est terrible. Il y a d’illustres inconnus qui nous demandent de leur confier nos vies et la gestion de notre cité». A sa suite, un autre a lancé : «eux encore, ils sont encore vierges comparés aux rapaces que vous connaissez et qui ne nous ont rien montré de bon depuis qu’ils sont aux affaires».
Si le débat est désormais dans tous les lieux publics et dans les domiciles concernant la personnalité qui sera à la tête de la plus grande municipalité du pays, il n’en demeure pas moins que chacun y va de sa manière pour analyser les projets présentés afin d’aboutir au choix. «Tout le monde parle d’insalubrité. Et pourtant tout le monde sait qui a laissé pourrir la situation. Alors, on fait comment?», s’est interrogé un quarantenaire dans un café. Pour lui, «il ne saurait être autrement que de voter tous les autres, sauf le Parti démocratique gabonais (PDG) et ses alliés au pouvoir depuis plus d’une quarantaine d’années dans le pays».
Une petite phrase qui n’est pas passée inaperçue du moment où les partisans du PDG ont vite faire de riposter. «On sait qui part, mais on ne sait pas qui vient», a répliqué une dame militante du PDG. Pour elle, il est question de redonner la «confiance» au parti au pouvoir qui a aujourd’hui «des jeunes». «Ce sont eux qui vont faire la différence», a-t-elle lancé.
En attendant, les états major sont dans les derniers réglages et même les téléphones portables servent pour faire passer les consignes de vote.
Enfin, sur décision du ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, les frontières gabonaises, terrestres et maritimes, seront fermées à titre temporaire durant vingt quatre heures, du 13 décembre à minuit au 4 décembre à minuit à cause de ces élections locales dans le pays. Aucune autorisation d’entrée ou de sortie du territoire national ne sera délivrée pendant cette période.
Ce sont environs 600.000 Gabonais qui sont appelés aux urnes ce 14 décembre 2013 pour élire les maires, les conseillers départementaux et les sénateurs. Les bureaux de votre s’ouvriront de 8 à 18heures.
