Le Front uni de l’opposition (Le Front), un regroupement des partis et surtout de personnalités politiques de l’opposition a menacé samedi dans une déclaration de sortir les dossiers en sa possession sur les détournements qui ont bloqué le développement du Gabon pendant des années.
L’opposition menace de sortir les dossiers sur les détournements au Gabon
« Nous nous sentant désormais libérés de notre devoir de réserve, nous sommes prêts à témoigner sous serment devant les magistrats et à sortir tous les dossiers que nous avons sur la question », s’engagent les auteurs de la déclaration lue devant la presse par Jean Pierre Rougou, un des cadres du Front.
Le Front regroupe en effet d’anciens barons du régime d’Omar Bongo Ondimba dont deux anciens Premiers ministres à savoir Casimir Oyé Mba et Jean Eyeghe Ndong. Outre ces personnalités, il y a d’autres anciens hauts cadres de l’Etat comme Jean Ping (ancien ministre du Pétrole et des Affaires étrangères), Jacques Adiahenot (ancien ministre de l’Habitat et d’autres ministères encore), Zacharie Myboto (ancien inamovible ministre des Travaux publics) etc…
Le Front a pondu cette déclaration suite aux auditions en cours des cadres très haut placés dans l’administration publique gabonaise. Il s’agit entre autre des Directeurs généraux des Impôts, des Douanes et de la BGD ainsi que d’autres responsables du Trésor public. Les auditions portent sur le détournement d’environ 400 milliards de FCFA initialement prévus pour les « fêtes tournantes » ; une initiative d’Omar Bongo pour financer à tour de rôle des infrastructures de développement dans les 9 provinces du pays.
Le Front déplore ces auditions qui accables, selon elle « certains, dont quelques lampistes sans envergure, pour garder à l’abri ceux (…) qui ont mis et continuent de mettre le pays dans l’état où il est ».
Le Front estime que l’opération « stigmatise comme toujours quelques petits larcins de poulets et de boîtes de sardines pour permettre aux gros caïmans de continuer la gabegie ».
Ce groupe d’opposant souhaite surtout que le Gabon ouvre le dossier des biens mal acquis qui a fait l’objet des procédures en France.
Des détournements massifs des fonds publics auraient permis à des dirigeants gabonais d'acheter d'importants patrimoines immobiliers en France et dans d'autres pays occidentaux.
La famille Bongo est en tête des accusations mais d'autres cadres dont ceux passés à l'opposition ne sont pas exempts de soupçons.
La déclaration du Front présage d’une campagne électorale musclée lors de la présidentielle de 2016 à laquelle Ali Bongo Ondimba le président sortant n’est pas encore officiellement candidat.