Ancienne propriété du groupe norvégien Heidelberg, avant la cession de la totalité de ses parts (75%) à l’industriel marocain Cimaf, le producteur de ciment CimGabon n’a curieusement jamais été inquiété sur son rapport au respect de l’environnement et aux normes de sécurité sanitaire. Si CimGabon a consenti à créer un service hygiène-sécurité-environnement (HSE), certaines indiscrétions récemment rapportées par l’hebdomadaire Echos du Nord (n°246), attestent que l’initiative «n’était qu’un leurre pour déjouer la vigilance des autorités compétentes».
Le distributeur de ciment qui enregistre depuis 2011 une baisse importante de ses résultats, continuerait de faire selon ses propres principes. L’on apprend à cet effet que CimGabon ne bénéficie pas d’un système d’élimination totale des déchets issus de son activité. A N’toum dans la province de l’Estuaire, depuis le lancement des activités en 1978, l’entreprise aurait déversé dans la nature des déchets utilisés dans la fabrication de granulat et de ciment.
De même, rapporte la source, la nappe phréatique dans cet espace est visiblement pollué du fait des déversements continus dans les cours d’eau, qui auraient des répercussions sur l’état de santé des populations de Ntoum, victimes, dit-il, de «maladies bactériennes et vénériennes». «L’eau qui est issue de l’extraction du clinker qui sert à la fabrication du ciment est pompée via des canalisations qui déversent par la suite tout leur contenu dans les bassins versants environnants», ajoute-t-on.