Un traitement contre le virus de Marburg, dont les symptômes sont si similaires à ceux de la célèbre fièvre hémorragique, vient d’être testé avec succès. Par ailleurs, les deux Américains qui avaient été infectés au Liberia sont guéris.
Les premiers signes d’une probable victoire de la médecine sur le virus de Marburg, détecté pour la première fois en Afrique en 1967, se précisent. Un nouveau traitement génique a récemment permis de guérir, pour la première fois, des singes infectés par cet agent viral à l’origine de graves fièvres hémorragiques. La voie vers un vaccin est donc ouverte. C’est, en tout cas, la conclusion d’études publiées le 20 août dernier dans la revue américaine Science Translational Medicine par Thomas Geisbert, professeur de microbiologie à l’Université du Texas, et du directeur général de la firme canadienne Tekmira Pharmaceuticals.
Selon ce tandem américano-anglais «il est essentiel cliniquement de pouvoir traiter les sujets jusqu’à trois jours après l’infection, quand le virus est détectable avec un test génétique et qu’apparaissent les premiers signes de la maladie». Concrètement, ces chercheurs se sont essentiellement concentrés sur 7 gènes de l’ADN du virus qui codent des protéines, dont 2 permettent sa réplication et constituent les cibles du traitement expérimental. «Cette stratégie antivirale génétique doit permettre tout au moins pour le virus d’être efficace contre ses différentes souches», précise le Pr Geisbert, qui souligne que «cette approche peut aussi s’appliquer à Ebola contre toutes ses différentes variantes virales». Il a expliqué avoir mené une étude, publiée en 2010 dans la revue Lancet, testant cette technique sur les mêmes espèces de singes, infectés par le virus Ebola.
Par ailleurs, le Dr Kent Brantly, 33 ans, et Nancy Writebol, 60 ans, deux travailleurs humanitaires Américains infectés par le virus Ebola alors qu’ils soignaient des malades au Libéria, sont sortis guéris de l’hôpital. Avant d’être rapatriés aux USA, ils avaient d’abord été traités en Afrique avec le ZMapp, un sérum expérimental jamais utilisé sur l’homme. Les autorités sanitaires ont toutefois souligné qu’il était difficile d’évaluer le rôle joué dans leur guérison par le sérum.
Le virus de Marburg présente un taux de létalité et une évolution des symptômes si similaires à Ebola qu’il est cliniquement impossible de les différencier, relèvent ces chercheurs.