La Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Margaret Chan, a déclaré mercredi que rien n'indiquait que l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, qui a tué plus de 1300 personnes depuis mars, prendrait fin prochainement.
"Personne ne prévoit une fin prochaine de l'épidémie", a écrit Mme Chan dans un article d'opinion publié dans la revue américaine The New England Journal of Medicine. "La communauté internationale devra se préparer à de longs autres mois d'aide massive, coordonnée et ciblée".
Mme Chan a souligné que le facteur qui rendait cette épidémie aussi étendue, grave et difficile à contrôler était la pauvreté.
"Les pays les plus durement touchés, à savoir la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, comptent parmi les plus pauvres au monde", a-t-elle indiqué. "Ils viennent tout juste de se relever d'années de conflits et de guerres civiles qui ont détruit en grande partie leurs systèmes de santé ou leur ont gravement porté atteinte, et qui ont, dans certaines zones, privé une génération d'enfants d'un accès à l'éducation".
Selon la Directrice générale de l'OMS, seulement un ou deux médecins sont disponibles pour 100 000 personnes dans ces pays, et ces médecins sont largement concentrés dans les zones urbaines. Plus grave encore, près de 160 travailleurs médicaux ont été infectés par le virus et plus de 80 sont morts. En outre, les installations d'isolement et les capacités hospitalières de contrôle de l'infection sont "quasiment inexistantes".
L'épidémie, la pire depuis presque quarante ans que la maladie est connue, a également été renforcée par le fort taux de chômage, qui stimule les mouvements migratoires aux frontières. De ce fait, "la zone où se croisent les frontières des trois pays est à l'heure actuelle une zone de forte prévalence, où la transmission est intense", a précisé Mme Chan.