Pas du tout avares de confidences, des collaborateurs de Ndaot, Davain Akuré, Moussavou King, Tchoreret, Léyama et Mendou viennent dans des salles de rédaction, et à travers des posts sur la toile, annoncer le soutien que leurs mentors comptent apporter au chef de l’Etat actuel dans le cadre de la prochaine présidentielle.
Avec le ton et l’esprit de l’interview du président de la République le 17 août, puis la réaction de Jean Ping dans l’hebdomadaire Echos du Nord dans lequel l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine se dit étonné par certains propos d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon entre inexorablement dans la campagne pour le scrutin présidentiel du mois d’août 2016. Deux ans avant !
Si Jean Ping venait à être choisi par le Front pour être son candidat, il ne fait aucun doute qu’il recevra le soutien de nombreux leaders de l’opposition, même de ceux qui n’ont pas encore signé la charte de ce Front. De même, il ne fait aucun doute non plus que des hiérarques de premier rang du PDG et de partis de la majorité actuelle ne manqueront pas de lui apporter tout le soutien politique qu’il sera en droit d’attendre.
«Si André Mba Obame décidait qu’il est prêt à reprendre le combat, je me mettrai entièrement derrière lui avec mes modestes moyens. Mais André a aussi dit ’’ne m’attendez pas’’. Voilà pourquoi nous continuons le combat. Je suis prêt à tout risquer pour le combat. Il vaut mieux mourir comme un lion que de vivre comme un mouton», a récemment laissé entendre Jean Ping lors d’une causerie à Oyem avec les Souverainistes de l’Union nationale. Pourtant, même s’il s’en défend, l’ancien diplomate et fonctionnaire international apparaît de plus en plus comme le leader naturel de l’opposition actuelle. Sa stratégie de ne pas laisser le camp d’en face occuper tout seul le front médiatique commence à porter ses fruits. «Cet homme de grande intelligence et au contact facile», comme le dépeint Jean-Marc Ekoh Ngyema, est de plus en plus attendu dans les médias. Partout, sa parole est attendue et entendue. Dans cette «guerre» que se livraient déjà les médias proches de l’un et de l’autre, les observateurs considèrent que Jean Ping a remporté une victoire morale sur le camp d’en face.
Face à lui, et pour des raisons qui tiennent certainement d’une politique indéchiffrable, des leaders de l’opposition s’apprêteraient à annoncer leur soutien à Ali Bongo. Parmi eux, se trouvent Séraphin Ndaot Rembogo, président du Parti pour le Développement social et solidaire (PDS), Séraphin Davain Akuré, président de l’Alliance pour un Nouveau Gabon (ANG), Samuel Mendou, président de l’une des tendances du Morena, Augustin Moussavou King, candidat à la présidentielle de 2005 et président du Parti socialiste gabonais (PSG), Marcel Robert Tchoreret, président du Cercle Oméga, ainsi que des personnalités comme Jean-Valentin Léyama, transfuge de l’UGDD (ancien parti de Zacharie Myboto) et Augustine Houangni Ambourouet, ancien maire de Port-Gentil.
Ce conglomérat disparate estime, selon un responsable du PSG, que le chef de l’Etat a montré un volontarisme pour faire bouger les lignes «en dépit de quelques aspérités». «Par réalisme, ces personnalités soulignent que le code électoral actuel ne permettant pas d’alternance au Gabon pour le moment, il vaudrait mieux, tout compte fait, se préparer à travailler avec et pour le pouvoir en place», estime un universitaire spécialiste des questions politiques et géostratégiques.
Août 2016 promet donc d’être une élection palpitante.