Agence Ecofin) - Le président gabonais, Ali Bongo, s’est attaqué pour la première fois à Jean Ping, un ancien allié de son père et candidat annoncé à la présidentielle de 2016. Dans une interview accordée, le 17 août, à la presse locale en marge de la célébration de la fête de l’indépendance, le numéro un gabonais a qualifié l’ancien collaborateur de feu Omar Bongo et l’ex-président de la Commission de l’Union africaine de «sans emploi» et «sans projet politique».
«Je n’ai pas de problème avec M. Jean Ping, même si lui il a un problème avec moi. Je constate simplement qu’il s’est joint à la cohorte d’un certain nombre de leaders politiques qui n’ont, vis-à-vis de ma personne et du parti que je représente, que de la haine. Il n’y a pas de projet politique», a-t-il déclaré. Et d’ajouter sur un ton ironique : «Pour parler de M. Ping il se trouve qu’il est sans emploi et l’autre jour aux Etats Unis avec certains chefs d’Etat qui en plaisantant me disaient que M. Jean Ping se trouvant sans emploi n’a rien trouvé de mieux que de vouloir mon emploi».
Jean Ping est devenu l’opposant le plus virulent au régime d’Ali Bongo. Dans une récente émission sur France 24, Jean Ping avait tenu des propos très durs contre Ali Bongo, le qualifiant notamment de «dictateur autocrate ».
M. Ping avait annoncé en février dernier qu’il pourrait défier l’actuel président gabonais lors de la présidentielle de 2016 et mettre fin à 47 ans de règne de la famille Bongo sur le quatrième plus important pays producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne «si le peuple gabonais lui demande sérieusement d’être candidat à l’élection présidentielle de 2016».
Jean Ping, 71 ans, a notamment servi 9 ans en tant que ministre des Affaires étrangères sous le règne du président Omar Bongo Ondimba, avant sa nomination en tant que président de la Commission de l’Union africaine en 2008. Il est rentré à son pays d’origine après la fin de son mandat à la tête de l’organisation panafricaine basée à Addis Abeba en juillet 2012.
L’homme qui a passé une bonne partie de sa vie au sein de la haute administration et du gouvernement gabonais a également indiqué que les partis d’opposition gabonais lui ont déjà demande d’être leur leader, sans plus de précision.
Ali Bongo a été élu en août 2009 à la tête du pays, en remplacement de son père Omar Bongo décédé en juin de la même année. L’actuel chef de l’Etat, âgé aujourd’hui de 47 ans, l’avait alors emporté officiellement avec 41,73 % des voix, face à Pierre Mamboundou (25,64 %) et André Mba Obame (25,33 %).
Outre le fait d’avoir été directeur de cabinet d’Omar Bongo et ministre dans plusieurs départements, Jean Ping est très proche de la famille présidentielle: il est le père des enfants de Pascaline Bongo Ondimba, fille la plus proche d’Omar Bongo et sœur de l’actuel président.