La campagne électorale en vue du renouvellement des conseillers municipaux et départementaux au Gabon a soudainement connu une hausse de tension à une petite encablure de sa clôture prévue pour ce vendredi 13 décembre.En l’occurrence, à Libreville notamment, entre les deux poids lourds à la course à l’hôtel de ville, c’est le candidat indépendant Jean Eyeghe Ndong, tête de liste au deuxième arrondissement et ancien Vice-président de l’ex Union Nationale (UN, opposition), qui est récemment apparu sur la chaine de télévision d’un célèbre opposant gabonais, pour s’interroger sur le patrimoine de son adversaire Jean Boniface Assélé, Président du Centre des Libéraux Réformateurs (CLR, majorité au pouvoir) et tête de liste au troisième arrondissement en posant la question de savoir comment Assélé a fait pour avoir les biens qu’il a. Et que lui, Eyeghe Ndong a été premier ministre alors qu’Assélé n’a été que ministre.
Certes en se limitant à poser la question, le candidat Eyeghe Ndong a évité d’être affirmatif, sachant que son adversaire lui aurait demandé d’apporter la preuve, au besoin devant les tribunaux, de son affirmation.
De sorte que cette question d’Eyeghe Ndong de savoir comment Assélé a fait pour avoir ses biens serait surtout malicieuse car visant à susciter auprès des populations des interrogations et des idées des biens mal acquis.
Et ainsi jeter le discrédit sur la personne de Jean Bonifac Assélé, sans avoir rien affirmé du tout, bref une ruse à l’approche de la fin de la campagne.
Mais, le bénéfice du doute profiterait bien à Assélé, vu que c’est en considération des actes sociaux posés auprès des populations par Assélé que Jean Eyeghe Ndong a posé sa fameuse question. Il citera même les engins qu’aurait Assélé, biens qui en terme du pragmatisme politique avantagerait Tonton associé.
En effet, comme par une sorte d’avantage comparatif d’Assélé, les librevillois pourraient bien le propulser à la Mairie de Libreville pour qu’il mette à contribution ses engins au service du désenclavement des populations et du dégagement des ordures de la capitale gabonaise comme le font les engins du génie militaire.
Par ailleurs, il est à regretter qu’après la signature du code de bonne conduite par les candidats, ce soit un dignitaire de la République comme, l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong qui soit l’auteur de cette sortie de route sur le patrimoine privé de son adversaire politique au lieu de ne s’en tenir qu’à la présentation de son projet politique.
Ce qui apparaitrait comme un mauvais exemple donné à la pléthore des jeunes candidats en lisse dans cette élection.
Mais en outre, cela traduirait la crainte de l’un pour l’autre au cours de ce scrutin, vu d’un coté l’émulation qu’avait suscité la déclaration de candidature d’Eyeghe Ndong dans l’opération d’enrôlement des électeurs, de l’autre, les nombreuses actions sociales de Jean Boniface Asssélé, très positivement perçus par les librevillois et le fait que le joker du PDG pour la marie de Libreville n’est toujours pas encore connu.
Cette question de Jean Eyeghe Ndong sur le patrimoine d’Assélé, apparait donc comme une attaque dans la mesure où elle sort de la présentation de son projet politique, de la critique du projet politique de l’adversaire et du respect mutuel que se doivent les candidats notamment sur leur vie et patrimoines privés.
Outre que l’idée d’Eyeghe Ndong de solliciter le soutien financier des bonnes volontés, donc des populations pour financer sa candidature, n’a pas manqué de susciter également des questionnements des populations gabonaises qui se demandent comment un ancien Premier ministre qui a amassé de faramineux fonds politiques, et dont on dit avoir plusieurs biens immobiliers au Gabon et ailleurs, peut-il se permettre de demander à des personnes modestes, voire pauvres contribuer au financement de sa campagne électorale ? Il aurait pu peut-être demander directement à ses adversaires comme Seydou Kane …
