A l’occasion de la célébration de la fête de l’Indépendance et à travers un message diffusé sur son site web, l’évêque réputé proche de l’Union Nationale, demande au président de la République de s’en aller, estimant que ce dernier est à l’origine des problèmes vécus par les Gabonais.
Fraîchement rentré de Washington DC (Etats-Unis) où il a pris part au sommet USA-Afrique, sur invitation de l’African presidential center, l’évêque de l’église «Christ Révélé aux Nations», qui dit assumer sans crainte sa casquette d’homme politique, s’est récemment exprimé sur la célébration de l’anniversaire de l’Indépendance au Gabon. Selon lui, la dernière édition du 17-aôut s’est déroulée «sur fond de crises sociales et économiques», sans que les plus hautes autorités ne s’en émeuvent. C’est pourquoi, il en appelle au départ immédiat du président de la République. «Ali Bongo doit partir!», lance-t-il à travers une lettre publiée sur son site web. «Je me dois de dire que les problèmes que rencontrent les Gabonais aujourd’hui, ne sont pas exogènes à ceux qui les dirigent. Il y a un lien de causalité direct», poursuit-il.
Se disant outré et préoccupé par l’immobilisme des dirigeants devant la «multitude de crises très profondes» que traverse le pays, Mike Jocktane laisse éclater sa colère. «Le pays va mal, vraiment mal et ce malgré les discours officiels prêchés ici et ailleurs mais dont nous savons tous qu’ils ne reflètent en rien la réalité». Raison pour laquelle il affirme que ces crises «ne se résoudrons pas d’aussitôt, puisqu’elles se heurtent toujours au déni de ceux qui dirigent». Disant saisir l’occasion pour «réaffirmer nos espoirs, nos attentes et notre ambition pour notre nation», il souhaite attirer l’attention des Gabonais sur la situation que traverse le monde de l’éducation. «Tous ces dysfonctionnements pour des choses aussi évidentes même chez nos voisins, inquiètent et démontrent à la fois le manque de sérieux de ceux qui sont aux affaires et leurs grande incompétence», assène-t-il, affirmant que «tout (est) mis en œuvre pour compromettre l’avenir de la jeunesse Gabonaise». «La jeunesse est sacrifiée et cela nous ne pouvons l’accepter», tranche-t-il.
Evoquant l’état des finances publiques, l’évêque réputé proche de l’Union Nationale s’émeut de «la gestion calamiteuse de notre trésorerie». Pour lui, c’est désormais sans équivoque, «les caisses de l’Etat se sont considérablement vidées depuis 5 ans». En conséquence, il estime qu’Ali Bongo et ses collaborateurs sont «incapables de donner suite (aux revendications des Gabonais), préfèrant renvoyer la faute à l’opposition».
Au sujet des crimes dits rituels, l’homme d’église affirme que «le Gabon est le seul pays au monde où le système judiciaire par les jugements rendus jusqu’ici indiquent que si les crimes sont bien réels, il n’y a ni auteurs, ni commanditaires». Dès lors, il ne s’étonne guère que «le groupe Gallice, dans son dernier rapport publié en février, présente le Gabon comme un pays d’insécurité et de criminalité», avant de regretter l’attitude du «pouvoir émergent» qui, dit-il, «sur cette question n’a pris aucune mesure concrète».