Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a prononcé ce samedi son traditionnel discours à ses compatriotes à la veille de la célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance du pays.
Gabonaises, Gabonais, mes chers compatriotes,
Le Gabon, notre pays, célèbre ce dimanche 17 août 2014, le cinquante-quatrième anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Cette célébration, que nous voulons digne et profonde, m’offre l’opportunité de m’adresser à vous, pour souhaiter à chacun une bonne fête de l’indépendance, mais aussi pour vous parler à nouveau du Gabon, notre héritage commun.
Je voudrais donc, avant toute chose, saluer la mémoire de tous ceux qui, célèbres ou anonymes, ont contribué à matérialiser notre projet d’indépendance.
Je voudrais dans ce sens, avoir une pensée toute spéciale pour les pères fondateurs de notre République, en particulier pour mes illustres prédécesseurs, feux les Présidents Léon Mba et Omar Bongo Ondimba qui ont su, avec courage et abnégation, porter notre pays sur les fonds baptismaux, en le dotant d’institutions crédibles et solides, en impulsant un élan patriotique certain, tout en consolidant la paix et l’unité nationale.
Ils ont, à leur manière, écrit des pages entières de notre histoire commune. Notre devoir national, notre responsabilité collective, est d’œuvrer avec détermination, pour que notre action de transformation du Gabon, nous inscrive dans un avenir que nous voulons riche et plein d’espoir pour nos concitoyens.
En ce jour anniversaire de notre indépendance, je voudrais que chacun prenne conscience, que notre marche commune vers la prospérité nous commande de relever la tête et de lire sur le fronton de la République Gabonaise, la devise qui doit guider nos pas : Union, Travail, Justice.
Mes très chers compatriotes,
La force et la détermination que je mets dans mon action au service de la Nation ne peuvent se comprendre que dans ma volonté affirmée de parvenir à la transformation radicale de notre pays.
L’ampleur et la responsabilité de construire cet édifice Gabon que nous voulons robuste nous obligent, chacun à la place qui est la sienne, à donner le meilleur de lui-même.
C’est tout le sens des réformes qui j’ai engagées depuis mon accession à la magistrature suprême.
Rien, ni personne, ne pourra me dévier de cette trajectoire. Et en aucun cas les intérêts égoïstes, les résistances obsessionnelles à toute idée de changement.
Mes chers compatriotes,
Qu’on ne s’y trompe pas : beaucoup de choses ont déjà été réalisées dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique « Gabon Emergent ». J’entends l’impatience de ceux qui ont l’impression que les choses n’avancent pas suffisamment vite.
Pour autant, cette impatience, pour légitime qu’elle soit, ne doit pas nous conduire à ne regarder que les absences, les retards ou les manquements. Cette lecture pessimiste, voire démagogique, ne rend pas compte de la réalité du Gabon que nous sommes en train de bâtir, secteur par secteur, pilier par pilier.
Dans le domaine des infrastructures, indispensables au développement cohérent et intégré de notre territoire, notre pays poursuit résolument sa transformation.
En effet, nous avons réalisé, réhabilité et achevé, ces cinq dernières années, plus de routes et de ponts que durant les vingt années antérieures.
Le tronçon Ndjolé-Médoumane, l’axe Lalara-Ovan-Makokou, l’axe Akiéni-Okondja, l’aménagement du tronçon Tchibanga-Mayumba et le pont sur la Banio, les tronçons PK12-Nsilé, Mikouyi-Carrefour Leroy, Mouila-Ndendé pour ne citer que ces exemples.
Certains de ses axes routiers avaient été si souvent annoncés et jamais réalisés que plus personne n’y croyait, à l’image de l’axe Port-Gentil-Omboué. S’agissant du Gabon Industriel, j’ai pris le pari d’œuvrer à la création d’un tissu industriel national par la transformation locale de nos matières premières.
C’est ainsi que la réforme de la filière bois qui avait suscité incompréhension et scepticisme dès son annonce, a résolument pris forme, et, est aujourd’hui saluée par les acteurs majeurs de ce secteur important de notre économie.
Il en est ainsi de la SNBG et de la société Rougier-Gabon qui renouent avec les bénéfices liés, non plus à l’exportation brute du bois, mais à sa transformation.
De même, nous pouvons être fiers de ce que depuis quelques jours, notre pays transforme désormais le minerai de manganèse qui était jusque-là exporté brut, grâce à la mise en œuvre du Complexe métallurgique de Moanda et du barrage du Grand Poubara.
D’autres usines de transformation voient le jour dans la zone économique spéciale de NKOK.
Oui, mes chers compatriotes, je l’affirme ici, l’ère de la véritable industrialisation du Gabon a démarré.
Pour ce qui est du « Gabon vert », de nouvelles plantations d’hévéa et de palmiers à huile ont vu le jour à Bitam, Kango, Mouila, et Lambaréné renforçant celles déjà existantes, dans le strict respect des bonnes pratiques environnementales et sociales.
Les ressources halieutiques sont, elles aussi, en voie de transformation et de commercialisation locales.
Nous pouvons par ailleurs, être fiers de ce que notre pays a adopté et promulgué la Loi sur le développement durable. Elle énonce des principes et des bonnes pratiques qui garantissent à notre pays un développement propre et harmonieux, par une utilisation rationnelle de nos ressources naturelles et de nos territoires terrestres et maritimes.
Dans le domaine des services nous pouvons, là aussi, être fiers de la crédibilité de notre système bancaire.
Si des avancées importantes sont notées dans le développement des infrastructures numériques, nous devons cependant, pour en tirer un meilleur profit, nous activer à bâtir tous les services inhérents d’une véritable économie numérique.
C’est l’un des domaines sur lesquels la créativité de la jeunesse gabonaise devrait pouvoir s’exprimer.
Mes chers compatriotes,
Faire du Gabon un pays émergent ne peut pas relever de simples incantations, ni d’un slogan servi à longueur de discours.
Ces réformes et ces transformations, auxquelles nous nous sommes engagés, exigent une mobilisation permanente et patriotique autour de cet objectif national.
Plus qu’un vœu, il s’agit d’une nécessité, d’un devoir, dans un monde en perpétuelle mutation, où les pays les plus faibles seront à la remorque des autres nations.
C’est donc, avec vous et sans distinction, qu’ensemble nous allons assurer le développement durable de notre pays. Aucun Gabonais ne doit rester sur le bord de la route.
C’est la raison pour laquelle, je vous ai proposé, après avoir réalisé un diagnostic sans précédent et sans complaisance sur l’état de la pauvreté dans notre pays, d’ajuster notre stratégie d’investissement humain à la réalité.
Car, ce n’est un secret pour personne, aucun pays ne se développe sans des ressources humaines de qualité, aussi bien en relation avec le bien-être qu’avec la formation.
A ce sujet je rends un hommage particulier à la Première Dame du Gabon, Madame Sylvia BONGO ONDIMBA, pour son implication résolue dans la définition du pacte social que je vous ai proposé, et auquel vous avez adhéré lors des assises sociales.
La mise en œuvre des différents volets de notre pacte social permettra d’apporter des solutions pérennes, en priorité aux populations les plus fragiles afin d’assurer leur autonomisation.
Mes Chers compatriotes,
A ce sujet, nous pouvons être fiers de ce que la caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale, la CNAMGS, fournisse aujourd’hui des services utiles aux Gabonais.
C’est pourquoi, nous devons veiller, tous ensemble, à ce que notre système de solidarité nationale soit pérenne et plus performant. Il en est de même pour le Fonds national d’aide sociale en ce qui concerne les activités génératrices de revenus pour aider à l’autonomisation des populations.
Il s’agit au final de permettre à chaque Gabonais d’être bien formé, d’être bien soigné, d’avoir un emploi pour vivre dignement et, en toute sécurité dans cette société que nous sommes en train de bâtir.
C’est le sens de toutes les politiques menées en faveur d’une plus grande transformation de nos matières premières, véritables gisements de richesses et d’emplois pour nos jeunes.
Pour cela, il nous faut adopter des comportements citoyens et responsables : ni abuser, ni frauder et veiller à la bonne gouvernance.
Mes chers compatriotes,
Sur l’ensemble des sujets que je viens d’exposer, et comme je l’ai déjà dit, j’attends du Gouvernement une accélération véritable de la cadence, plus d’ardeur et de détermination à la matérialisation des solutions aux problèmes quotidiens de nos compatriotes.
Mes chers compatriotes,
La condition essentielle pour réussir notre développement est de préserver la Paix, l’Unité nationale et notre Vivre ensemble.
C’est pourquoi, nous ne devons laisser personne, quelles que soient ses motivations et ses ambitions, mettre en péril ce qui fait notre socle commun, notre héritage : la Paix.
En effet, j’entends s’élever des discours de haine, de division et de xénophobie.
J’entends aussi prononcer des mots hideux qui n’ont jamais fait partie de notre pratique politique, ni de notre ADN social, même dans les pires moments de notre histoire.
J’entends enfin dresser du Gabon un tableau que l’on veut à tout prix assombrir pour chercher à justifier, derrière une apparente contradiction politique, la théorie de la race ou de l’ethnie pas assez pure pour être gabonais et appeler à l’insurrection.
Ces discours ne sont ni acceptables, ni pardonnables. Ceux qui les tiennent devront en porter l’entière responsabilité.
Je rappelle que la forme républicaine de l’Etat ainsi que le caractère pluraliste de notre démocratie sont intangibles. Je ne laisserai personne y porter atteinte.
Gabonaises, Gabonais,
Ayons foi en notre pays, ayons foi en nos capacités à transformer notre environnement pour une prospérité qui se partage dans la justice et l’équité.
Mes chers compatriotes,
Comme le rappelle notre Hymne national, continuons à œuvrer tous unis, pour que notre pays, le Gabon, soit aux yeux du monde et des nations amies, ce Gabon immortel qui reste digne d’envie.
Je vous souhaite une bonne fête de l’Indépendance. Vive la République,