En prélude à la célébration de la fête nationale, un groupuscule de pré-collecteurs d’ordures ménagères a lancé une opération d’assainissement dans plusieurs quartiers de la capitale.
«Luttons tous contre l’insalubrité». Tel est le slogan inscrit sur les tee-shirts des équipes de pré-collecteurs d’ordures ménagères, qui écument en ce moment les rues de Libreville. A quelques jours de la célébration des 54 ans de l’accession du Gabon à la souveraineté internationale, ces associations et PME ont entrepris d’assainir les quartiers enclavés ne bénéficiant pas régulièrement des services de la municipalité de Libreville. S’inscrivant dans le cadre du Programme national de gestion urbaine partagée (Pronagup), cette opération concerne les quartiers Plaine Orety, PK 12, Glass, Trois Quartiers et Cocotiers. Balayage des trottoirs, curage des caniveaux, transports des ordures ménagères vers les points de ramassage sont les principales activités des associations et PME que sont le Club des jeunes Orety (CJO), Elsa Environnement, Gabon Confort et le Collectifs des jeunes actifs (CJO).
Lancé en mai 2011, le Pronagup vise à améliorer durablement le cadre de vie des populations et promouvoir l’emploi des jeunes dans les quartiers sous-intégrés des principales villes gabonaises, notamment Libreville, Port-Gentil et Oyem. Dans ce cadre, chaque administration municipale est accompagnée dans la pré-collecte des ordures ménagères selon une approche participative qui met en contact les ménages et les opérateurs de terrain. «C’est une initiative louable qui mérite d’être développée et pérennisée. Il est utile que ce genre d’actions soit soutenu par les élus locaux», souligne le maire du 3e arrondissement de Libreville, Paulin Mba Biyoghe, qui a fait le déplacement du PK12. A Plaine Orety, le chef de quartier, Denise Mbatchi, a invité les populations à plus de civisme et de coopération, notamment pour faciliter la tâche des pré-collecteurs.
Pour autant, de nombreux observateurs se demandent si cette initiative ira au-delà de la Fête nationale. «Oui !», assure le responsable du COJ, qui soutient qu’«il s’agit là d’une activité génératrice de revenus et en tant que telle, elle se doit d’être pérennisée». N’empêche, Yannick Mouangadéplore les réticences de certains bénéficiaires, qui rechignent à apporter une contribution financière. «Nous sommes parfois confronté à certaines difficultés comme le refus des populations de s’acquitter des frais de collecte, qui vont de 1500 à 3000 francs CFA par mois», dit-il.
Si tout semble avoir été mis en œuvre pour le succès de cette opération dans les zones susmentionnées, dans certains quartiers, par contre, des initiatives similaires sont bâclées. A Alibandeng par exemple, au Nord de Libreville, les ordures sont normalement pré-collectées auprès des ménages mais, une fois sur les sites de ramassage, sont enterrées à défaut d’être brûlées.