Dans le cadre d’une enquête financière diligentée pour faire la lumière sur les détournements intervenus depuis une décennie, plusieurs hauts cadres de l’administration gabonaise sont entendus, en ce moment, à la Direction générale des recherches et à la Brigade économique et financière de la Police judiciaire.
Comme une réponse au vœu émis par le Mouvement démocrate et populaire (Modep), qui espère voir les auteurs du détournement de 400 milliards de francs en 10 ans répondre de leurs actes, certains responsables de l’administration publique se succèdent, en ce moment, à la Direction générale des recherches (DGR) de la Gendarmerie nationale et à la brigade économique et financière de la Police judiciaire. Si cette première phase d’auditions ne touche essentiellement que des fonctionnaires affectés dans les régies financières, l’on apprend que l’opération pourrait s’étendre à d’autres administrations voire aux patrons d’entreprises.
Au nombre des premières personnalités à avoir déposé, l’on retient les noms du chef de cabinet du ministre de la justice, garde des Sceaux, Jean Mbadinga, interpelé dans le cadre de ses anciennes fonctions à l’Éducation nationale ; du contrôleur budgétaire à la Direction des contrôles de ressources, Rodrigue Nzamba ; de l’ancien directeur général de Factoring, filiale de la Banque gabonaise de développement (BGD), chargée de recueillir les créances de l’État, Léandre Kiki et son responsable informatique, Eyime Magloire, ainsi que du directeur de la Caisse de relance au Trésor public, Marcel Inganga.
Intervenant 2 semaines après la tenue du dernier Conseil supérieur de la magistrature au cours duquel le président de la République s’était offusqué de la lenteur des procédures, cette opération est perçue comme un simulacre par de nombreux observateurs. Pour eux, cette enquête est diligentée dans le but de berner la population. «A l’instar des autres enquêtes visant à mettre hors d’état de nuire les auteurs et complices des détournements des fonds des fêtes tournantes, elle sera vite abandonnée et n’aura pas de suite», pronostique-t-on dans les quartiers de Libreville.