Libreville- Les dizaines des déflatés de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en grève de la faim depuis plusieurs semaines sur le parvis de la cathédrale Sainte Marie de Libreville, ont lancé lundi dans un point de presse un ultime cri de détresse en direction du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, la seule personnalité, selon eux capable de régler, leur plan social dont le montant global est estimé à 35 milliards de FCFA pour environ 600 personnes.
« Nous disons au président de la République qu’il y a un malaise. Qu’il ne nous retire pas l’indépendance le 17 août 2014 que la France nous a donné le 17 août 1960 », a déclaré en guise d’interpellation, Albert Mezui Ndong, président du syndicat autonome des personnels de la CNSS (SAP-CNSS). Deux autres leaders syndicaux ont pris part à cette déclaration à savoir le docteur Sylvie Mbot et Albert Lekouta, respectivement président d’Hippocrate et du SYPROH-CNSS.
Les ex-agents de l’institution de prévoyance sociale fondent désormais leur espoir sur la requête introduite le 30 juillet 2014 au cabinet présidentielle. Le dossier a été déposé via Etienne Massard Makaga Kabinda, secrétaire général de la haute institution de la République.
Les agents de la CNSS ont été licenciés depuis 11 mois. Ils ont perçu le premier paiement de leurs droits légaux le 20 septembre 2013. Ils réclament l’apurement des créances non prises en compte lors du paiement de leurs droits.
Selon les ex-agents, tous les droits légaux sont estimés à 35 milliards pour environ 600 agents. Il s’agit notamment des droits conventionnels (11 milliards), du reliquat des droits légaux, (12 milliards) et de l’indemnité transactionnelle (11 milliards). L’indemnité transactionnelle est l’équivalent de 12 mois de salaire à verser à chaque ex-agent.
Les déflatés ont dénoncé une fois encore l’esprit dilatoire de la direction générale de leur ancien employeur qui rechigne à payer les droits malgré les injonctions des autorités compétentes. « L’autorité de l’Etat est mise en difficulté », s’est insurgé M. Mezui Ndong, indiquant par ailleurs ne pas comprendre l’arrogance, du docteur Désiré Lasségué, directeur général de la CNSS qui selon lui ne veut pas mettre en pratique la politique sociale, relative au pacte social proposé par le numéro un gabonais.
Saisi du dossier, en juin dernier, le médiateur de la République, Laure Olga Gondout avait intimé l’ordre à M. Lasségué de régler cette situation dans un délai de six mois. Bien avant, Brigitte Anguillé Mba, ministre de la prévoyance sociale et de la solidarité nationale avait pris les choses à bras le corps. Depuis lors, la situation n’a pas bougé d’un iota.
Les difficultés de trésorerie qui seraient à l’origine de ce statu quo sont balayées d’un revers de la main par les déflatés de la CNSS qui avancent que leur ancien employeur jouit d’une bonne santé financière. Au terme du conseil d’administration de la fin du mois de juillet dernier, la CNSS a évalué ses réserves annuelles à 27 milliards de FCFA.