Des hommes d'affaires japonais qui repartent déçus de leur séjour au Gabon, des directeurs généraux incapables de comprendre les principes d'une bonne négociation, la scène est devenue habituelle et rappelle que de nombreux agents de l'État chargés de mettre en œuvre les politiques publiques sont surtout des amateurs.
Lors de la TICAD V, en juin 2013, le poids de coopération entre l'Empire du Soleil levant et l'Afrique a été chiffré à plus de 32 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Une mission japonaise avait donc décidé de séjourner au Gabon pour concrétiser l'engagement des autorités de Tokyo. Sous la conduite du vice-ministre des Affaires étrangères, Hirotaka Ishihara, accompagné des neufs plus prestigieux conglomérats nippons ( Sogo Shosha), elle était venue négocier avec les autorités gabonaises la matérialisation de la coopération économique entre les deux États.
Malheureusement, elle s'est heurtée à la sempiternelle absence de rigueur professionnelle gabonaise. Hirotaka Ishihara et les siens ont dû attendre plusieurs minutes la partie gabonaise pour commencer les travaux qui auront pêché, du côté gabonais, par la légèreté des dossiers. De plus, le séjour de la délégation japonaise aura eu le mérite de révéler au grand jour les errements d'un ''establishment'' plus soucieux de percevoir des frais de mission et autres avantages inhérents à ce type de travaux que de négocier de juteux contrats. Une véritable honte.
L'ambition clairement affichée par Ali Bongo Ondimba, de faire du Gabon un pays émergent, se heurte donc aux comportements déviants, voire assassins, de ceux qui sont appelés à la réaliser.
