Libreville, les 13 Aout (NVG)- Les élèves recalés au Baccalauréat 2014 qui observent une grève de la faim depuis le 28 juillet 2014 sur l’esplanade du parvis de la cathédrale Ste Marie de Libreville, ont reçu samedi la visite du ministre gabonais de l’ éducation nationale Léon NZOUBA, qui a décidé de la mise en place d’une commission pour recalculer les notes ce mardi à Libreville, a constaté l’AFP sur place.
Après une rencontre sans succès entre le ministre de l’éducation, le Pr. Léon Nzouba, les candidats recalés au Bac et leurs parents, le lundi 4 août 2014, au lycée Nelson Mandela (Libreville), le membre du gouvernement s’est rendu à la cathédrale Ste Marie, pour dialoguer directement avec les grévistes de la faim. À l’issue de cette réunion, il a décidé de calmer le jeu, « les notes seront recalculées dès ce mardi après-midi », a annoncé Léon Nzouba.
« Les syndicalistes ont dit qu’ils ne s’occupent pas des manifestations de ces enfants il faut leur donner leurs baccalauréats, les parents d’élèves ont dit non on ne veut rien savoir, les élèves eux-mêmes aussi, et j’en ai pris instruction pour recalculer le baccalauréat », a déclaré Leon Nzouba à l’AFP.
Et d’ajouter : « pour marquer le point pour que ça soit fort, je me suis déplacé moi-même pour leur dire on revient sur les bases, vous n’allez pas avoir un baccalauréat en face de Ste Marie, on va recalculer vos notes, c’est-à-dire le mardi à partir de 14h00. Et ceux qui auront 8, le jury va décider si vous passez l’oral ou si on vous donne le bac par indulgence ».
S’estimant avoir été lésés par la non-prise en compte de leurs moyennes obtenues lors de la session du bac1 passée en 2013 en classe de première, les candidats recalés à l’issue du premier tour dont les résultats ont été publiés le 26 juillet dernier, s’étaient constitués en collectif avant d’entamer une grève de la faim deux jours plus tard.
Si la décision du ministre permettra de mettre fin à cette grogne des candidats, là n’est pas le problème. C’est la scène qui a suivi qui fera le buzz, une scène surréaliste pour les uns, d’humilité pour les autres. Le sujet alimente les conversations à Libreville et dans les réseaux sociaux.
Dès l’annonce de la décision du ministre de recalculer les notes, une femme, dont le fils est parmi les recalés, est tombée sur lui. Léon Nzouba se mettra ensuite à genoux pour la calmer.
« Mr Léon Nzouba, Ministre de l’Education Nationale de la République s’agenouille pour calmer une compatriote en colère… Cette scène surréaliste s’est déroulée au Quartier Sainte-Marie de Libreville où se sont réunis de nombreux contestataires sociaux… C’est quoi cette scène ubuesque.», peut-on lire dans les messages publiés dans les réseaux sociaux par les syndicalistes du secteur éducation photo à l’appuie.
C’est un geste d’humilité vis-à-vis de cette femme qui voulait se suicider, estiment d’autres gabonais.
« Et la maman est tombée sur moi. J’ai dit non ne faites pas ça », a indiqué Léon Nzouba qui estime que si des gens sont choquées, il ne croit pas que le fait de demander pardon à quelqu’un qui veut se donner la mort devant lui soit exagéré.
« Après on va dire qu’à cause de Nzouba un enfant était mort pour son bac. Mais cela n’empêche pas que je suis rigoureux et que mon objectif c’était quand même de finir cette année et de tournée la page que ce soit sur le type d’organisation des examens, sur le baccalauréat, sur l’évaluation, on tourne la page parce que les gabonais et gabonaises n’ont pas compris ce qu’on appelle la réforme de l’éducation », a-t-il dit.
Le ministre a annoncé dans la foulée le retour dès l’année prochaine à l’ancien système, soit le bac intégral mais en mettant des cœfficients dans les matières fondamentales pour garder l’esprit bac série. Dès la rentrée prochaine, le Parlement sera saisi à cet effet.
