Libreville - C’est ce qui ressort, une semaine après le début des conférences de répartitions des crédits dans les différentes administrations publiques, en vue de l’élaboration de la prochaine loi des finances 2015.
La Direction Générale du Budget procède depuis une semaine, à l’audition des différentes administrations dans le cadre de la préparation du budget de l’Etat pour le compte de l’année 2015. Un budget qui passera en mode budgétisation par objectif de programme (BOP).
A en croire une source proche de la Direction Générale du Budget, les conférences de répartitions des crédits se déroulent bien, au regard du respect du programme établi. Non sans relever la complexité de l’exercice, l’orateur a dit qu’en dehors de quelques missions qui ont été décalées, toutes les administrations programmées jusque-là sont bel et bien passées pour défendre leurs prévisions budgétaires, exceptées, celles relevant du Ministère de la Défense Nationale.
« L’ensemble des missions qui ont été programmées jusqu’ici ont été reçues, en dehors de la mission de la Défense. Toutes les autres se sont présentées et nous avons travaillé. Nous avons également pu décaler une des missions parce qu’ils nous ont sollicités, et parce que nous avions un rendez-vous déjà prévu à la date où cette mission devait passer. Naturellement c’est un exercice encore nouveau. C’est la deuxième année du fait de la complexité du système que nous mettons en place notamment, la budgétisation par objectif de programme. Il va falloir être encore patient au niveau des administrations. En général, les conférences se déroulent normalement », a-t-elle indiqué.
En revanche, la même source a relevé des dysfonctionnements observés au cours des auditions. Pour lui, les principales difficultés résident essentiellement dans le passage de la fixation des objectifs à atteindre, à leur chiffrage en matière budgétaire. L’autre difficulté est l’absence de dialogue de gestion au sein des départements ministériels, entre les responsables des programmes et les opérateurs des crédits de l’Etat.
« Il ne suffit pas de dire que, je me projette de réaliser un objectif, il faut aussi que j’apprécie, et évalue l’incidence budgétaire de l’objectif à atteindre. Or, à ce niveau-là, nous n’avons pas suffisamment travaillé avec les administrations. Nous-mêmes qui conduisons la réforme, sommes concernés et responsables de cette question parce que l’année dernière, nous avons mis l’accent essentiellement sur la partie de la performance, donc sur les objectifs. Cette année, nous sommes entrain de partir des objectifs pour les évaluer, en matière budgétaire.
La principale difficulté c’est celle-là. La seconde difficulté est le fait que pour beaucoup de programmes où interviennent les opérateurs des crédits de l’Etat, les responsables desdits programmes n’ont pas le reflexe de travailler avec ces responsables des entités qu’on appelle opérateurs. Le Ministère de la Santé par exemple, a été renvoyé parce qu’à leur niveau, ce sont les opérateurs qui sont plus sur le terrain. Ce sont eux à savoir ; les hôpitaux, les CHU etc., qui font l’offre des soins. Le travail n’a pas été fait en collaboration, d’où nous leur avons demandé d’aller reprendre leur copie et nous leur avons donné rendez-vous prochainement »
A la question de savoir les risques de tels dysfonctionnements, l’orateur a dit que le premier risque encouru par les ministères, est la non prise en compte des besoins des opérateurs de crédits en ce sens que ça va leur empêcher de fonctionner. Le deuxième risque réside quant à lui, dans le retard du dépôt du budget de l’Etat.
Il est à rappeler que c’est sur la base des réformes Budgétaires entamées depuis quelques mois au Gabon, et encore en phase de concrétisation, que seront axées les conférences Budgétaires dites de répartition des crédits pour l’année 2015, qui se sont ouvertes à Libreville. Pour la Direction Générale du Budget, s’il est vrai que beaucoup reste à faire ; il n’en demeure pas moins que, le contexte macro économique du pays présente des résultats satisfaisants.
« Sur le plan national, les performances macro économiques récentes de notre économie nous amènent à un taux de croissance moyenne de 5,3% sur la période 2012-2014, grâce à la bonne tenue du secteur hors pétrole qui s’est accru en moyenne de 7,2%. Cette situation a permis d’atténuer les contre-performances enregistrées dans le secteur pétrolier depuis 2011 », a déclaré Yves Fernand Manfoumbi, Directeur Général du Budget.
Et pour maintenir le cap, en vue d’ une croissance économique bien meilleure, les acteurs impliqués dans la préparation de ce tout premier Budget en mode BOP (Budgétisation par Objectifs de Programmes), auront à examiner le cadrage stratégique, la définition des objectifs, en un mot, échanger sur la liste des projets prioritaires, qui nécessitent un financement, en vue de coller à la volonté des plus hautes autorités du pays, et particulièrement le Chef de l’Etat, qui milite en faveur de l’efficacité de l’action publique, dont la Budgétisation par Objectifs de Programmes constitue un instrument déterminant de la réforme du système de gestion des finances publiques, outil stratégique pour parvenir à un « Gabon émergent ».
« Il n’est plus acceptable d’inscrire dans le budget de l’Etat des projets n’ayant pas satisfaits à la procédure décrite depuis quelques années : idée de projets-termes de références-étude restituée et validée-inscription au programme d’investissement public- budgétisation », a martelé pour sa part, Christian Magnagna, Ministre Gabonais du Budget et des Comptes publics.
Cette étape de la réforme qui touche principalement l’architecture budgétaire, l’organisation des services, le système de comptabilisation, les processus d’exécution des dépenses et les évolutions informatiques y relatives, ouvre définitivement la voie au nouveau régime des finances publiques, axé sur le Budget par Objectifs de Programmes.