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La presse gabonaise lue par l’Agitateur : les relations Afrique/Etats Unis en question
Publié le mercredi 13 aout 2014   |  Gaboneco


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© Autre presse par DR
Journée mondiale de la liberté de la presse.


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Deux sujets traités la semaine écoulée par la presse gabonaise : d’abord le Sommet qui a réuni du 4 au 6 août à Washington, des chefs d’Etats et de gouvernements africains autour du président américain Barak Obama, et qui aura jeté les bases d’une coopération équitable entre l’Amérique et l’Afrique. Puis la déferlante médiatique observée au lendemain de la naissance du Front Uni de l’Opposition pour l’Alternance qui continue de remplir les colonnes des journaux.

Selon l’hebdomadaire Le Mbandja, dans son éditorial, « Obama veut voir les Etats-Unis s’intéresser à l’Afrique. Alors que la croissance économique est atone dans les économies européennes, américaines et asiatiques, à quelques exceptions près, l’Afrique, en revanche, présente une croissance insolente liée d’abord à la hausse des volumes des matières premières exportées, conjuguée à la bonne tenue du dollar, mais liée aussi à la diversification lente mais certaine de son économie. En offrant aux chefs d’Etats africains la possibilité de se retrouver au même moment sur le sol américain, Obama donne aux sommités africaines l’opportunité d’échanger avec les hommes d’affaires américains qui, il faut le reconnaitre, ont du continent en général, une opinion assez sommaire qui va, pour la plupart d’entre eux, jusqu’à penser que l’Afrique est… un pays ! S’il est probable que les plus malins tireront leur épingle du jeu, certains chefs d’Etats, ont néanmoins commencé à exprimer une certaine gêne, voire une irritation devant ce qu’ils appellent les leçons de démocratie et de bonne gouvernance du professeur Obama».

« Obama en croisade contre l’instabilité des pays africains », clame le satirique La Griffe pour qui : « Le sommet USA/ Afrique qui vient de prendre fin aura été l’un des plus prolixes en promesse d’aide au continent par le pays de l’Oncle Sam. Il est vrai que ce pays, le plus puissant du monde, comprend très tardivement que sa politique isolationniste vient de porter un coup à sa volonté de s’ouvrir au monde dont il est paradoxalement le porte-flambeau ».

« C’est cela le dilemme américain, renchérit le journal. Le pays de Barack Obama est certes une puissance économique, mais reste un nain démographique face à la Chine qui représente un potentiel marché dans le cadre de l’économie mondiale. D’ailleurs, le pays de Lao-Tseu, peuplé de plus d’un milliard d’individus, n’a pas attendu qui que soit, pour comprendre que l’Afrique est un continent d’avenir, pour s’y investir pleinement. On peut toujours penser que les Etats-Unis, entendent devenir aussi des concurrents de la Chine sur le continent», commente le journal.

« Mais en dehors de cette bataille économique qui ne dit pas son nom, Washington est consciente des enjeux à venir, tant dans le maintien de la paix, que dans l’expansion économique. Le développement du continent africain doit donc être au centre des préoccupations des puissances de ce monde, intégrant à la fois les anciens colons. C’est certainement ce qui motive l’apport des USA en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. En effet, Barack Obama promet une aide de plus d’un milliard de dollars pour la mise en place d’une armée de l’Union africaine « réactive et opérationnelle », indique l’hebdomadaire.

« Un new deal entre Washington et Libreville », indique l’hebdomadaire Gabaon.

Le journal écrit : « Avec 30 milliards de dollars de cagnotte pour le continent africain tel qu’annoncé par le président Barack Obama, il s’agira pour les Etats-Unis d’investir dans les futures générations africaines. Telle est l’ambition du fonds Train my Generation créé en 2013 pour la formation des jeunes dans les secteurs clés de l’économie africaine. Ce fonds contribuera à la création d’emplois par la formation de 100.000 jeunes de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale dans divers domaines tels que le tourisme, les métiers des services et l’agriculture. Le Chef de l’Etat a bien compris que le développement du Gabon- et du continent africain en général où les moins de 24 ans représentent plus de 60% de la population- passera par une jeunesse mieux formée et armée de compétences adéquates permettant de faire face aux défis des enjeux du nouveau monde», analyse le journal.

Et d’ajouter : « l’Afrique représente plusieurs possibilités économiques. Et la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) promulguée en 2000 et expirant en septembre 2015, définit les échanges et les relations économiques entre les Etats Unis et l’Afrique. Elle permet à 37 pays d’Afrique subsaharienne de bénéficier d’avantages commerciaux et d’exporter vers les Etats-Unis sans droits de douane, une gamme variée de plus de 6000 produits. Actuellement, les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et le Gabon représentent plus de 100 millions de dollars», rappelle le journal.

«Au sujet de la citoyenneté gabonaise d’Ali Bongo Ondimba, la fuite en avant des Salafistes », constate l’hebdomadaire Le Soleil.

« On se rappelle que lorsque la presse avait évoqué l’inéligibilité de Jean Ping et de Jacques Adiahénot, Zacharie Myboto, on avait aussitôt dénoncé la dérive et les mesquineries », rappelle le journal.

« Voilà donc que l’opposition, à son tour et de manière officielle, plonge dans la mécanique perverse de la gabonité, ouvrant l’arme des faibles, la boite de Pandore d’un mal dont il va ensuite être difficile de se défaire… Pour arriver à leurs fins, ils élaborent des stratégies dignes de grands théoriciens de la guerre (politique), lesquelles sont censées leur permettre de ratisser large et de présenter une coalition compacte. C’est dans ce sens qu’ils viennent de lancer le Front uni de l’opposition, dont l’ambition est de fédérer autour d’eux tout ce que le pays compte d’opposants. Le but étant d’être prêt lors de la grande bataille de 2016 », analyse le journal.

« Sauf qu’il y a un hic, Jules Bourdès Ogouliguendé, Pierre Claver Maganga Moussavou et bien d’autres ne s’y reconnaissent pas, malgré leur appartenance à l’Union des Forces de l’Alternance (UFA) . Et ils n’ont pas tardé à le faire savoir par le biais du premier cité. En d’autres termes, un schisme est donc désormais en marche dans cette « grande » famille de l’opposition qui n’a pas l’estomac aussi large pour intégrer tout ce beau monde. D’où les gastroentérites dont elle est victime en ce moment », commente le journal.

« L’opposition passe aux choses sérieuses! », se réjouit le périodique Ezombolo.

« Ali Bongo a des soucis à se faire: sa défaite à la présidentielle de 2016, si jamais il supporte la pression pour arriver jusque-là, est inévitable », prédit le journal.

« Va-t-il être arrêté et jeté en prison pour le désordre et les détournements massifs des fonds publics dont il est coupable depuis cinq ans avec sa légion étrangère? », s’interroge le journal qui poursuit sur sa lancée : « C’est surtout cette éventualité de finir dans les geôles de Gros Bouquet qui l’inquiète par-dessus tout. Et il a raison, car le Front créé dernièrement par d’anciens Pdgistes et d’autres opposants est décidé à le lui faire dur. Alors que lui ne trouve pas de faille pour déstabiliser cette coalition. D’autant plus que ceux qui la composent sont à l’abri du besoin. Aucun d’eux ne tremble devant une hypothétique promesse de nomination au poste de vice-président de la République, a fortiori Premier ministre, chef d’un gouvernement potiche, le vrai gouvernement étant constitué des agences toutes rattachées à la présidence de la République.

La défaite d’Ali Bongo en 2016 est d’autant plus imparable qu’il est lui-même son premier adversaire», commente EZOMBOLO.

« C’est donc cette détermination et cette façon de l’opposition de passer aux choses sérieuses qui font peur au PDG et crée une véritable débandade chez Ali Bongo, traduite par les sorties à l’emporte-pièce du secrétaire général du PDG, de ses collaborateurs dans une émission télévisée et du Porte-Parole de la présidence de la République. Malheureusement pour eux, l’offensive du Front est lancée et elle sera foudroyante. Au Front, on assure même que cette offensive sera graduelle. Autrement dit, plus on s’approchera de 2016, plus le Front montera l’intensité et la pression. D’ici là qu’on apprenne que suite à la tension, Ali Bongo a fait un accident vasculaire cérébral (AVC), ou qu’il a fui le pays…», conclut le journal.

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