En grève depuis deux semaines pour réclamer le paiement de la Prime d’incitation à la performance (Pip) et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, les agents du Centre hospitalier universitaire de Libreville (Chul) ont opté pour un service minimum jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Malgré un service minimum instauré depuis le début de leur mouvement de grève, se soigner au Centre hospitalier universitaire de Libreville (Chul) est devenu quasi impossible pour les patients qui s’y rendent au quotidien.
« Depuis deux semaines, nous assurons le service minimum comme nous le recommande la loi et conformément aux discussions entre le syndicat et la tutelle via la direction générale, car il y a des mesures qui ont été prises », a indiqué Charlotte N’Vo Nzeng, responsable du service pédiatrie.
Du service des urgences en passant par la pédiatrie, la maternité ou le bloc opératoire, le constat est le même. Certaines portes sont même cadenassées, au grand dam des patients pour la plupart aux revenus modestes et ne pouvant se rendre dans des cliniques privées.
« Depuis que je suis internée ici avec mon enfant, les infirmières ne reçoivent plus, mais assurent les gardes et suivent les malades qui sont arrivés avant leur mouvement de grève », explique une patiente.
« Pour l’instant, nous venons tous les jours et recevons celles qui ont été hospitalisées, notamment celles qui ont subi une césarienne et qui ont des plaies qui ne sont pas encore guéries », indique pour sa part Kita Renombo, major du service maternité.
Si au service traumatologie, les dames en blouses blanches sont présentes à leur poste de travail, seuls les accidentés de la voie publique et les patients dont le pronostic vital est engagé, sont reçus.
Pour le Syndicat national des personnels de santé (Synaps), seul le paiement de la Prime d’incitation à la performance (Pip) permettra de suspendre leur mouvement de grève.
« Nous avons lancé un mouvement de grève sur toute l’étendue du territoire national. Ici au Chul, nous ne recevons que les urgences vitales, l’ensemble des services étant fermés pour la circonstance », explique Anatole Ndjounga, membre du bureau du Synaps.
« Nous observons progressivement les difficultés de fonctionnement, notamment dans les grands services que sont les maternités et les urgences. Les services d’hospitalisation fonctionnent quand même puisque nous recevons les malades en médecine générale, en chirurgie, en diabétologie, laboratoire et radiologie. Je pense que les choses devraient s’améliorer étant donné que le 1er ministre a récemment indiqué que la Pip devrait être payée à tout le monde », a indiqué quant à lui le docteur Eric Baye, directeur général du Chul.
