Alors que le virus mortel Ebola sévit en Afrique de l'Ouest, la Chine n'hésite pas à tendre la main en envoyant des équipes d'experts et du matériel médical vers les pays endémiques de la région pour les aider à lutter contre ce fléau.
ENVOI D'EXPERTS CHINOIS EN AFRIQUE
Trois contingents composés de neuf experts chinois en contrôle des maladies sont successivement partis de dimanche à lundi pour la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, trois pays ouest-africains affectés par le virus Ebola.
Selon la Commission nationale de la santé et du planning familial de Chine, c'est la première fois que la Chine envoie des équipes d'experts dans les trois pays pour aider à prévenir et contrôler le virus Ebola.
Chaque équipe médicale est composée d'un épidémiologiste et de deux spécialistes en désinfection et en prévention, issus du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies et d'autres institutions de la Chine.
Les experts chinois formeront des travailleurs médicaux locaux et aideront les ambassades chinoises dans ces pays à distribuer du matériel médical, a expliqué Sun Hui, un membre des équipes médicales.
Ils aideront également les ressortissants chinois dans ces pays à améliorer la prévention et le contrôle de la maladie, a-t-il ajouté.
OFFRE DE MATERIEL MEDICAL ET DE DONS
Des avions charter ont décollé dimanche après-midi de la Chine, transportant du matériel médical à destination de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone, pays touchés par le virus Ebola.
Ce lot de matériel, d'une valeur de 4,9 millions de dollars, sera principalement destiné à la désinfection et au traitement de cette épidémie mortelle, a fait savoir la commission, avant d'ajouter que c'est la première fois que la Chine a réagi sur les plans tant personnel que matériel dans des pays étrangers endémiques à la suite du déclenchement d'une urgence de santé publique.
Selon l'ambassadeur de la Chine en Guinée, Bian Jianqiang, cette offre chinoise répond à l'appel lancé par les trois pays et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lors de leur récente rencontre consacrée à la gestion du virus Ebola, tenue à Conakry, capitale guinéenne.
"Le gouvernement chinois a décidé d'accorder un nouveau don de matériels sanitaires, estimé à 30 millions de yuans, soit 4,9 millions de dollars, et chaque pays bénéficiaire obtiendra dix millions de yuans", a précisé le diplomate.
Fait à noter, le gouvernement chinois avait déjà offert en avril du matériel médical d'une valeur d'un million de yuans (160.000 dollars) à chacun des trois pays.
En outre, dès l'apparition confirmée du virus Ebola, la Chine avait accordé, à travers sa Croix-Rouge, un don de 50.000 dollars à la Croix-Rouge guinéenne.
LES EQUIPES MEDICALES CHINOISES RESTENT EN AFRIQUE
L'épidémie de fièvre hémorragique Ebola constitue "une urgence de santé publique de portée mondiale", a annoncé vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève.
Cette épidémie est "la plus importante et la plus sévère" depuis quatre décennies, a indiqué la directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan.
Alors que le virus Ebola a fauché plus de mille âmes en Afrique de l'Ouest, principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les équipes médicales chinoises sédentaires dans les trois pays africains, auxquelles s'ajouteront les nouveaux experts chinois, ont choisi d'y rester.
En Guinée, le 17 mars, l'hôpital d'amitié sino-guinéen a reçu le premier malade présentant des symptômes de la fièvre hémorragique. Celui-ci est décédé quelques jours plus tard et son infection au virus Ebola a éventuellement été confirmée.
Six des neuf membres du personnel de l'hôpital ayant traité le malade sont morts quelques jours plus tard. Sur ces neuf médecins figurent deux membres de l'équipe chinoise, qui compte au total 19 personnes. Mis en quarantaine, les deux médecins chinois se trouvent jusqu'ici dans un état stable, fort heureusement.
En Sierra Leone, l'équipe médicale chinoise poursuit son travail à l'hôpital situé dans la capitale depuis l'apparition de l'épidémie, tandis qu'au Liberia, les médecins chinois continuent de soigner des cas urgents dans l'hôpital de la capitale, malgré le retrait de leurs homologues américains et égyptiens.